Ce lundi 11 janvier s'ouvre devant les assises de Savoie le procès de l'enlèvement de Fabrice Fiorèse, ancien joueur du PSG trahi par l'un de ses plus anciens amis. Entre argent liquide, grand banditisme et amour impossible...
Il fut un temps où Fabrice Fiorèse faisait les beaux jours du Paris-Saint-Germain. Aujourd'hui, à 40 ans, l'ancien milieu offensif profite d'une retraite bien méritée - qui sera troublée aujourd'hui par l'ouverture du procès pour son enlèvement avorté. Dans le box des accusés, son vieil ami de vingt ans : Ghislain Anselmini, ancien joueur de football, comme lui.
Le 28 septembre 2012, à Salins-les-Thermes, lieu de villégiature du natif de Chambéry, Fabrice Fiorèse est agressé par trois hommes cagoulés armés d'un fusil à pompe et d'un couteau de cuisine - sous les yeux de son épouse. Frappé et menacé, Fabrice Fiorèse se voit demander de l'argent. L'agression se fait de plus en plus violente et les hommes menacent de lui tirer dessus avec le fusil qui s'enraye, lui arrachant les cheveux au passage. Ils finissent par s'introduire dans sa propriété, prennent un sac plein d'argent liquide ainsi que l'ancien joueur en otage.
J'ai cru mourir
Ils volent le Range Rover pour assurer leur fuite, mais Fabrice Fiorèse profite d'un feu rouge pour casser une vitre et s'enfuir. Les malfrats tentent par la suite de brûler le véhicule et s'enfuient à bord d'une voiture volée.
"J'ai cru mourir", raconte-t-il plus tard dans France Football. Une enquête est ouverte. Rapidement, la police découvre des empreintes ADN sur un paquet de gâteaux laissé dans une voiture précédemment utilisée par les agresseurs. Entre images de vidéosurveillance, écoutes téléphoniques et sonorisations de parloirs, les enquêteurs identifient plusieurs suspects. "Vraiment des pieds nickelés", dit d'eux l'avocat de la défense, cité par l'AFP.
Et pour cause. Les accusés assurent avoir été renseignés sur la présence de 500 000 euros en liquide chez Fabrice Fiorèse, un dessous de table reçu en Suisse par le footballeur dans le cadre de la vente de sa villa de Saint-Tropez, pour 1,5 million d'euros. Une version démentie par le grand ami de Matt Pokora, qui assure s'être fait voler 50 000 euros en liquide issus de la vente de ses meubles. Avant que son avocat Me Michel Jugnet finisse par reconnaître "un dessous de table comme il y en a dans la plupart des ventes immobilières".
Qui donc aurait renseigné les suspects ? D'après l'enquête, il s'agirait de Ghislain Anselmini, ancien partenaire de Fabrice Fiorèse à Lyon et Guingamp et son ami depuis vingt ans... S'il ne parlait plus à son ex-coéquipier depuis un an suite à une brouille, Anselmi entretenait une relation soutenue avec l'épouse de celui-ci, Aurélie Fiorèse. Quelque 16 800 messages ou appels échangés pendant les six derniers mois de 2012 - dont 51 le jour des faits, révèle l'AFP. "Une amitié amoureuse", explique l'avocat de M. Anselmini, Me Jean-François Barre, à l'agence de presse. "Il était son confident", précise Me Jugnet.
Toujours est-il que c'est par Aurélie Fiorèse que l'homme de 45 ans aurait appris la vente de la maison et le dessous de table qui allait avec. Il aurait averti des connaissances à lui dans le milieu lyonnais. Soupçonné d'être le commanditaire de l'opération, il est jugé pour complicité de vol avec armes et participation à une association de malfaiteurs.
"Dire qu'il est le cerveau, c'est lui accorder un bien grand rôle. Il a seulement donné des informations", avance son avocat. "Cette affaire, c'est une histoire de trahison. Anselmini a utilisé l'amitié que le couple Fiorèse pouvait avoir à son égard pour les trahir", résume Me Jugnet.
Quatre hommes sont également accusés d'avoir participé aux faits ou de complicité, alors que seuls deux des trois ravisseurs ont été identifiés - trois suspects ayant bénéficié d'un non-lieu. Le verdict est attendu pour le 19 janvier.