Ambiance, ambiance, lors de la Fête du Roi 2012, en Belgique... Après une édition 2011 marquée par le retour en grâce du prince Laurent, "réintégré" aux activités de la famille royale après de longs mois de mise au ban en punition de ses frasques, et sa petite algarade avec un journaliste, le millésime 2012 a également été agité, ce jeudi 15 novembre.
Car à l'arrivée des membres de la famille royale sur le parvis de la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule, où ils venaient assister à partir de 10h à la traditionnelle cérémonie du Te Deum, un moment de panique a été provoqué par l'irruption de huit individus, sortant de la foule des curieux et des patriotes en brandissant des drapeaux de la Flandre. Le prince héritier Philippe de Belgique et son épouse la princesse Mathilde, la princesse Astrid et son mari le prince Lorenz, et le prince Laurent avec la princesse Claire n'ont heureusement pas été pris à parti lors de cet "assaut", les fauteurs de trouble étant rapidement interpellés par la police et identifiés comme appartenant au mouvement nationaliste du NSV (Nationalistische Studentenvereniging). La reine Fabiola, 84 ans, qui manquait pour la première fois le Te Deum en raison de soucis de santé mineurs, n'aura pas connu cette frayeur, elle qui a déjà plusieurs fois fait l'objet de menaces à l'occasion de la fête nationale...
Il y avait toutefois matière à s'inquiéter du moindre fait suspect et les services de sécurité devaient être sur les nerfs, après l'affaire de menaces de mort adressées par mail à l'héritier du trône révélée mercredi par le journal De Morgen : le prince Philippe a en effet été menacé de mort la semaine dernière, peu avant sa visite à Ypres le 11 novembre. Là encore, les forces de l'ordre ont opéré avec diligence, puisque l'auteur des menaces a été rapidement appréhendé - une instruction a été ouverte contre lui par le parquet de Bruxelles, qui a demandé une expertise psychiatrique.
Autant de petites secousses qui viennent s'ajouter à la grosse provoquée il y a peu, à la rentrée littéraire, par la parution du livre Questions royales, un brûlot qui charrie une flopée d'allégations déplaisantes sur la vie intime de chacun des membres de la famille royale, qui a qualifié l'ouvrage de calomnieux.
Malgré ce contecte particulier, ce rendez-vous institutionnel de la monarchie s'est déroulé finalement sans accroc. Extrêmement élégante, comme à son habitude, tout en rouge, la princesse Mathilde, a même pris le temps de saluer les gens massés le long des barrières, les enfants coiffés de couronnes, et de disperser son superbe sourire. "Vive la princesse !", criaient d'ailleurs des jeunes, comme l'ont relevé les médias belges. Au sein de la cathédrale, l'atmosphère était plus recueillie. Les royaux y étaient entourés de représentants du gouvernement, dont le Premier ministre Elio Di Rupo, de représentants du corps diplomatiques et religieux, et de plus de 250 écoliers.
A partir de 14hs, la Fête du roi se poursuivait avec le traditionnel défilé militaire devant le palais royal, au cours duquel le Commandant du Détachement du 5 EMI (5e Elément Médical d'Intervention) prononçait, "au nom du personnel de la Défense, le message que les unités adressent traditionnellement au Roi en cette occasion".