Le prince Laurent est de retour aux affaires royales, mais cela ne s'est pas fait sans heurts. Mardi 15 novembre 2011, la cérémonie officielle du Te Deum, à laquelle assiste rituellement la famille royale en la cathédrale des Saints Michel et Gudule à Bruxelles à l'occasion de la fête du Roi, avait un intérêt particulier, puisqu'elle signait la réintégration du prince Laurent de Belgique au sein de la famille royale, après des mois de mise au ban pour mauvaise conduite. Mais le second fils du roi Albert II de Belgique et de la reine Paola, ombrageux, n'a malgré tout pas pu s'empêcher de se signaler, s'en prenant après l'office à un journaliste de La Libre Belgique qu'il accuse de chercher à le salir - le quotidien a abondamment commenté et décrypté la visite polémique du prince en république démocratique du Congo en mars dernier, goutte d'eau qui a fait déborder le vase de ses frasques et entraîner son éviction de l'agenda royal.
Exception faite du couple régnant, la famille royale était donc au complet pour assister dans la matinée de mardi à l'homélie de Monseigneur Leonard, notamment tournée vers la crise politique et financière que traversent le Belgique et l'Europe, ont relevé nos confrères belges. Non loin d'une princesse Mathilde très glamour en léopard et d'un prince Philippe respirant le bien-être, formant une paire héritière complice qui attire toujours l'oeil des médias, et de la princesse Astrid avec son époux le prince Lorenz, le prince Laurent sa femme la princesse Claire, entraînée dans sa disgrâce ces derniers mois, affichaient de grands sourires et semblaient même très sereins malgré l'appétit médiatique entourant leur retour en représentation officielle, neuf mois après la dernière mission du prince Laurent sous l'égide de la famille royale, en février 2011.
A l'intérieur de la nef, le calme et le recueillement résistaient sans problème à l'agitation qui s'est déclarée sur le parvis de la cathédrale, où une dizaine d'activistes de l'association étudiante nationaliste NSV (Nationalistische Studentenvereniging) venus manifester et scander des slogans anti-Belgique ont été interpellés.
Le prince Laurent, lui, s'est chargé d'invectiver le journaliste de La Libre Belgique Christian Laporte : après un round d'échauffement à base de "Ça va, Monseigneur ? - Non, pas avec vous !", Laurent de Belgique a dit ce qu'il avait sur le coeur après avoir posé pour la photo de famille, alors qu'il se rendait au Parlement pour une séance officielle prévue dans le cadre de la Fête du Roi et dédiée au thème du bénévolat. Le prince a alors "virilement et publiquement enguirlandé" le journaliste, selon les termes de nos confrères belges, qui ont rapporté que le premier avait accusé le second de "répandre des informations fausses dans le but de [lui] nuire". Il ne pouvait pas se retenir ? C'est pourtant avec ce genre de coup d'éclat qu'on reçoit mauvaise presse...