Les fausses couches que peuvent subir les femmes sont, en France, encore un sujet tabou en 2022. Pour Marlène Schiappa, fervente féministe, hors de question pour elles de subir la pression et le silence de la société sur une épreuve déjà bien compliquée à encaisser. La ministre déléguée à la Citoyenneté est on ne peut mieux placée pour en parler puisqu'elle a elle-même été victime d'une fausse couche à l'automne dernier. Ce drame, elle l'a évoqué pour la première fois dans Une ambition intime, présentée par Karine Le Marchand. Désireuse de faire avancer la cause et la prise en charge des femmes dans cette situation, Marlène Schiappa s'est une nouvelle fois exprimée dans le 12.45 d'M6 ce lundi 21 mars, revenant ainsi sur cette terrible journée.
A l'époque, Marlène Schiappa est en déplacement avec Jean Castex. Elle fait une hémorragie alors qu'elle est enceinte de son troisième enfant. Elle en conclut ce que toute future maman redoute : elle fait une fausse couche. Impossible pour elle de quitter précipitamment le Premier ministre. Son mari Cédric Bruguières tentera pourtant de la faire changer d'avis : "[Il] m'a dit 'Mais quitte le déplacement !' J'ai dit 'On ne quitte pas le déplacement du Premier ministre, ça ne se fait pas'. Je me suis un peu réfugiée dans une voiture en attendant qu'on puisse rentrer". Par professionnalisme et pudeur, Marlène Schiappa n'a pas été prise en charge directement.
Inquiet pour sa collaboratrice à qui il ne sait pas ce qui arrive, Jean Castex a pris contact avec Marlène Schiappa dans les minutes qui ont suivi : "Le Premier ministre m'a appelée pour prendre de mes nouvelles et m'a demandé si c'était grave. J'ai dit simplement la vérité dans les termes qui me venaient à ce moment-là, c'est-à-dire que je suis en train de faire une fausse couche." Passée par là, Marlène Schiappa fait de ce sujet tabou dans la société une priorité. Non seulement dans l'accompagnement mais dans la prise en charge de la situation : "Si Matignon et l'Élysée parviennent à remplacer une ministre trois semaines, tous les employeurs de France peuvent s'organiser" déclarait-elle au Parisien.