L'Iranien Jafar Panahi, 50 ans, s'est vu au mois de décembre 2010 infliger une peine de six ans de prison assortie d'une interdiction de réaliser des films, de donner des interviews et de quitter le pays pendant vingt ans, par la justice de son pays. Il est accusé d'avoir soutenu le candidat d'opposition Mirhossein Moussavi au scrutin présidentiel contesté de 2009, d'avoir réalisé un film sans autorisation et d'avoir encouragé des manifestations d'opposition après l'élection. Il refuse aujourd'hui l'exil.
L'année dernière, des personnalités comme Juliette Binoche et Bernard-Henri Lévy s'étaient fait entendre pendant le festival de Cannes pour soutenir le réalisateur iranien. On lui avait refusé le droit de se rendre au festival pour assurer son rôle du membre du jury. Bien qu'assigné à résidence avec l'interdiction de sortir d'Iran, Jafar Pahani sera "présent" à Cannes grâce à son nouveau film réalisé dans des conditions "semi-clandestines". In Film Nist (Ceci n'est pas un film), réalisé avec Mojtaba Mirtahsmab, est tourné comme "un journal de bord" qui raconte sa vie ces derniers mois, "en attente du verdict de la cour d'appel".
Ce film de Jafar Pahani sera projeté en séance spéciale, le 20 mai.
Par ailleurs, Thierry Frémaut, délégué général du festival, a annoncé qu'un second film iranien avait été sélectionné dans la sélection Un Certain Regard, du jeune réalisateur iranien, Mohammad Rasoulof, lui aussi condamné à 6 ans de prison et son film intitulé Bé Omid é Didar (Au revoir) sera présenté le 13 mai.