Florence Arthaud a récemment eu quelques soucis avec la police. La navigatrice a été arrêtée le 25 septembre au volant de sa voiture sous l'emprise de l'alcool à Saint-Maximin dans le Var. L'Equipe Mag a rencontré l'ancienne championne et dans ce long entretien, Arthaud, 53 ans depuis le 28 octobre, revient sans langue de bois sur cet épisode : "C'est bien fait pour ma gueule. C'est la rançon de la gloire, même si c'est douloureux de voir que tout le monde me bave dessus. J'ai déconné, j'assume, je le reconnais."
Aujourd'hui, celle que l'on surnomme la fiancée de l'Atlantique n'a plus de permis : "J'ai interdiction de conduire 'tout véhicule terrestre à moteur', alors je roule à vélo. Mais si l'on devait parler dans la presse de tous ceux qui ont un retrait de permis, c'est un bottin qu'il faudrait éditer chaque jour en guise de quotidien." Cet incident s'est heureusement clôt sans blessés.
Peu importe les véhicules terrestres. C'est la mer qui passionne Florence Arthaud et la mer qui l'a rendu célèbre quand, en 1990, elle remporte la Route du Rhum. Une victoire à laquelle elle croyait mais qui n'a pas été de tout repos. Florence Arthaud prit la mer diminuée par une hernie discale au niveau des cervicales et pendant la course, elle connaîtra une fausse couche. Elle raconte cet épisode dans Un vent de Liberté publié l'année dernière et y revient pour L'Equipe Mag : "Dans le bouquin, c'est la première fois que je l'évoque. Et je le dis vite, au détour d'une phrase (...) Il y a 20 ans, quand je suis arrivée et que j'ai expliqué que j'avais eu une hémorragie, il y a pas mal de gens qui ont dit que je devais avoir mes règles, d'autres qui ont prétendu que je disais cela pour faire pleurer dans les chaumières. De toute façon, même avant le départ, certaines mauvaises langues affirmaient que je ferais demi-tour au bout de deux jours. C'était mal connaître..."
Quelques années plus tard, Florence Arthaud connaîtra la joie d'être mère avec la naissance de sa fille Marie, 17 ans, née de son union avec le navigateur Loïc Lingois. Mais la passion de Florence pour la navigation n'est pas toujours raccord avec les exigences de la terre, ou simplement celles de la maternité : "Cet été, je suis allée à Porquerolles, puis j'ai fait la Tunisie, Cagliari, la Sicile, les îles Lipari et Capri. J'avais dit à Marie, ma fille : 'Je pars trois jours', je suis revenue un mois et demi après. Je n'étais même pas là pour la rentrée des classes ! Une mère indigne. Mais j'en avais besoin pour mon équilibre. Vous savez, je n'ai jamais aimé le quotidien, je lui ai toujours préféré l'inattendu."
Quid de la compétition ? Florence Arthaud a bien essayé de repartir, de reprendre la Route du Rhum voire un tour du monde, mais le projet est tombé à l'eau : "J'avais trouvé trois partenaires qui étaient prêts à mettre 50 000 euros chacun, mais il en manquait 450 000 pour pouvoir louer un bateau. Alors le 30 juin dernier, j'ai décidé de tout arrêter, de ne plus faire de courses. C'était pendant la triste Coupe du monde (de football, ndr) des Français. J'ai réalisé que ces 450 000 euros qui me faisaient défaut, c'était la moitié d'un mois de salaire de Ribéry. J'étais un peu écoeurée." Arthaud est donc repartie seule en mer, pour "avaler la couleuvre."
La navigatrice dit vivre simplement aujourd'hui, ne pas être matérialiste et avoir tout ce qu'il faut pour son bonheur : "J'ai ma petite maison, un petit dériveur juste devant, un bateau plus grand dans le Vieux-Port. Quand j'en ai envie, je me baigne en bas sur les rochers, quand j'ai des merdes qui me tombent dessus, je monte marcher sur la petite colline juste derrière. Là, plus rien en peut m'atteindre."
Retrouvez l'intégralité de cette interview dans L'Equipe Mag, en kiosque le 30 octobre.
Un vent de Liberté, de Florence Arthaud, éditions Arthaud.