Du fond de sa prison de Tepepan au Mexique, la Française Florence Cassez a toujours clamé son innocence, voulant être, non pas graciée mais innocentée. Mais un tribunal mexicain composé de trois magistrats a rejeté le 10 février son pourvoi en cassation, déposé à la fin du mois d'août dernier. La jeune femme de 36 ans est désormais fixée, et effondrée : elle reste condamnée à soixante ans de prison pour enlèvement, des accusations qu'elle nie dans son ouvrage A l'ombre de ma vie.
Tout espoir semble perdu, mais selon les propos rapportés par Le Parisien du second conseiller de l'ambassade de France à Mexico, Florian Bazy, elle peut encore saisir des organismes internationaux : la Cour interaméricaine des droits de l'homme ou la Cour internationale de justice de La Haye. Toute procédure prendrait toutefois cinq à six ans. Une vraie folie cette affaire !
L'indignation et la colère sont grandes du côté de Florence Cassez mais d'après une source diplomatique à l'ambassade du Mexique à Paris, "on insistait hier soir sur le fait que la procédure avait respecté tous les droits de la condamnée, que la cour avait jugé en toute indépendance et que Florence Cassez avait pu faire usage de l'intégralité de ses moyens de défense", lit-on dans Le Parisien.
Le cauchemar de Florence Cassez a débuté en décembre 2005 quand elle a été arrêtée en compagnie de son ex-compagnon Israël Vallarta pour des kidnappings. Son interpellation a fait l'objet d'une mise en scène organisée pour la télévision, la Française clamant avoir été arrêtée la veille et mise au secret en attendant l'aube. La police a d'ailleurs reconnu avoir procédé à une reconstitution, dont le but - non avoué - aurait été de diaboliser la jeune femme auprès de l'opinion. La technique a fonctionné dans un premier temps, mais des enquêtes sur la police, et les déclarations d'un témoin majeur, membre présumé du gang de kidnappeurs, qui a avoué avoir cité le nom de la jeune femme sous la torture, sèment plus que le doute.
Florence Cassez bénéficie de soutiens et en premier lieu ses parents qui seront reçus lundi par Nicolas Sarkozy. En novembre 2010, "la Française avait reçu le soutien de l'Eglise catholique du Mexique et celui d'un ex-procureur général fédéral", rappelle Le Parisien. Le président français et son épouse Carla Bruni ont fait des tentatives diplomatiques dans le cas Cassez, mais ils n'ont toutefois pas obtenu l'extradition de la jeune femme pour qu'elle puisse purger sa peine en France.
Face à cette situation, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, en pleine controverse sur ses vacances en Tunisie, a déclaré que le "déni de justice" provoqué par le rejet du recours de Florence Cassez va "peser sur les relations bilatérales". Ce matin, elle a décidé de ne participer à aucune manifestation de l'Année du Mexique en France et a convoqué dans la journée l'ambassadeur du Mexique à Paris. Des déclarations que "déplore" le gouvernement mexicain, qui réfute tout déni de justice dans un communiqué publié vendredi matin. Quelles conséquences auront ces propos sur les relations entre la France et le Mexique ?
Florence Cassez a aujourd'hui accompli 5 ans de détention, il lui reste (si sur les années purgées ou à purger il y a des graces annuelles comme en France...) au moins 50 années de prison à effectuer... une honte absolue, pire que le couloir de la mort !