A 58 ans, Francis Cabrel revient avec un nouvel album, Vise le ciel, composé d'adaptations de chansons de son idole Bob Dylan. Pudique et discret, le chanteur de Petite Marie s'est confié aux lecteurs du Parisien. Toujours aussi humble, ce grand de la musique française répond aux questions avec simplicité. De la musique en passant par la famille, et même la dépénalisation du cannabis !
Dylan, son idole...
Lorsque le chanteur est interrogé sur sa musique, il est étonnant de voir comme il se considère. Quand on lui demande s'il souhaite écrire pour d'autres, celui-ci de répondre : "J'écris des petites mélodies toutes simples, trois accords à la guitare, qui ne vont qu'à moi en fait." Inutile donc de demander à l'artiste de se comparer à son idole Bob Dylan, dont il n'atteindra selon lui, jamais la profondeur. De là à envisager un duo ? "Même pas la peine d'y penser ! (Rires)", déclare le chanteur amusé !
En vrai fan, il continue d'ailleurs de le suivre où qu'il joue : "Partout où il passe, je ne suis pas très loin. Comme son idole, Francis Cabrel a eu la chance d'être repris par la jeune génération. La star internationale Shakira, actuellement enceinte, a repris "Je l'aime à mourir", une reprise que le chanteur a appréciée : "De fait, je trouve sa reprise très belle, très sensuelle. J'apprécie le fait que ce soit une femme avec un accent sud-américain."
Astaffort, sa cellule vitale...
Francis Cabrel, qu'on ne voit jamais dans la presse people - ce dernier dit avoir une vie "tellement peu intéressante" -, mène une vie paisible avec sa femme depuis 1974, Mariette, pour qui il a écrit Petite Marie et leurs trois filles, Aurélie (26 ans, chanteuse comme lui), Manon (22 ans) et Thiu (8 ans), adoptée en 2004. A coeur ouvert, il revient sur l'adoption au Viêt Nam de sa petite Thiu : "Parce que l'on voulait un troisième enfant, que nous n'avions plus tellement l'âge d'en avoir et que cela nous plaisait d'aider un enfant..." Comme des milliers de couples, Francis Cabrel a connu les longues années d'attente avant de pourvoir adopter : "Non, je n'ai jamais fait avancer mon dossier en utilisant un piston, comme d'autres l'ont fait... (Sourire.) Nous avons attendu quatre ans avant d'avoir un enfant." Et à ceux qui diraient qu'il était trop vieux pour adopter, Francis Cabrel de répondre : "C'est vrai que j'ai plus l'air d'être son grand-père quand j'arrive devant l'école... Mais bon, elle est heureuse, et c'est le plus important."
Au milieu de toutes ses femmes à Astaffort, Francis Cabrel est serein. Sa vie et ses enfants sont aussi sa source d'inspiration pour ses titres. Et c'est en chanson qu'il a déclaré son amour à sa famille : "Chaque personne que j'aime a sa chanson. Mes filles ont chacune la leur, mon épouse, ma mère, mon père ont eu leur chanson."
Un homme politiquement engagé mais secret
La discussion dérive ensuite vers la politique. (Rappelons que le chanteur a été conseiller municipal, un poste qu'il a quitté après douze ans d'exercice). Un poste au gouvernement, très peu pour lui : "Ah non ! (Rires) Parce que j'ai horreur de ces postes de responsabilité où il y a de l'orgueil, de la vanité, du pouvoir." Vient ensuite la fameuse question sur la taxation des gros salaires à 75%. Qu'en pense le chanteur ? "Je ne sais pas si je suis concerné par les 75%, mais si je le suis, cela ne me gêne pas, je vis suffisamment bien. Et je ne quitterai jamais Astaffort, ni la France, pour des raisons fiscales." A l'heure où le débat sur le mariage homosexuel fait rage, Francis Cabrel se positionne pour, de même pour l'homoparentalité.
Sur la dépénalisation du cannabis, il a aussi son avis : "Sur le cannabis, cela m'est égal. Même si je pense que la dépénalisation permettrait de court-circuiter les mafias parallèles. Et que le cannabis ne me paraît pas beaucoup plus nocif que le pastis. Mais je n'ai jamais fumé..." Voilà une phrase qui devrait faire parler !
Côté disque, après la promotion de ce nouvel opus, Francis Cabrel se remettra au travail pour achever son prochain disque. Pour le moment, sept chansons sont prêtes. Que les fans se préparent, l'album arrivera en 2013, la tournée en 2014.
Francis Cabrel n'est pas près d'arrêter l'écriture. A ce propos, le chanteur s'interroge : "Pour l'instant, des chansons, mais un jour, pourquoi pas écrire sous une autre forme ?"
Un pari que Francis Cabrel relèvera ?
Interview à retrouver dans le Parisien