François Cluzet en couverture de GQ magazine de septembre 2012
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Un physique assez banal, il le dit lui-même, mais une carrière qui ne l'est pas. Déjà car il fait partie du film Intouchables, phénomène aux 19 millions d'entrées. Cependant, avant d'être le tétraplégique qui donne la réplique à Omar Sy, il avait déjà un beau parcours, un César et neuf nominations. Qui se cache donc derrière cet acteur "normal" ? Le magazine GQ a rencontré François Cluzet à Lyon, lieu de tournage de 11,6, inspiré de l'histoire du convoyeur de fonds Tony Musulin.
François Cluzet a des faux airs de Dustin Hoffman, mais la comparaison s'arrête là : "Dustin Hoffman n'a eu que des rôles de performeur. Or, on peut facilement se fatiguer d'un acteur qui fait performance sur performance. Il peut être titré, récompensé, les films peuvent marcher, mais pour finir, il se surexploite jusqu'à l'usure alors que, me semble-t-il, le plus intéressant est d'être un peu en réserve." François Cluzet a un regard lucide et sans concessions sur son métier. Il se réjouit d'avoir été payé trois fois au lieu d'une pour Intouchables, grâce aux intéressements sur les entrées, mais il sait se mettre au niveau des budgets des productions auxquelles il participe et demander un salaire raisonnable et adapté : "Beaucoup de films intéressants n'ont pas un budget très élevé." Un état d'esprit qui lui permet de ne pas passer à côté de bons rôles simplement pour une question d'argent.
Etre célèbre, rester raisonné
Homme modeste et clairvoyant, il est aussi honnête, avec lui-même et les autres. Il avoue avoir toujours voulu devenir célèbre. Enfant de parents divorcés, un peu livré à lui-même avec son frère, il se demandait : "Comment je peux faire pour ne pas avoir la même vie de soumission que mes parents ?" Il ajoute : "J'ai été élevé non pas sans amour, mais plutôt dans le reproche." Alors il tente sa chance sur les planches et devant les caméras. Remarqué dans Cocktail Molotov en 1980, il est au premier plan dans L'Enfer de Claude Chabrol en 1994 avec Emmanuelle Béart. Une ascension qui se doublera néanmoins d'une descentes aux enfers, celle de l'alcool : "J'y suis allé de façon excessive car je suis nerveux, mais j'ai un foie en béton. [...] Je me souviens avoir joué bourré au théâtre, d'avoir viandé le spectacle et mes partenaires. [...] La chance que j'ai eue, c'est que j'ai toujours été très apprécié des metteurs en scène." GQ évoque, outre ses problèmes d'acceptation de lui-même et de confiance, la disparition de celle qui a été sa compagne, Marie Trintignant, ou la longue maladie du fils qu'il a eu avec Valérie Bonneton. Des traumatismes qui ne l'empêchent pas d'avoir trouvé le bonheur aujourd'hui, avec Narjiss, qu'il a épousée l'an dernier.
Désormais, ses problèmes et ses névroses, ce sont les personnages qu'il incarne au cinéma qui les subiront. Le pitch de Cluzet du film 11,6 de Philippe Godeau avec qui il a travaillé pour Le Dernier pour la route, se présente ainsi : "L'histoire en cours est celle, complexe, d'un type qui gagne 1 600 euros nets par mois en risquant sa vie. A force d'humiliations et d'embrigadement au sein de sa société, il prend une décision et crève l'abcès d'une grave crise d'identité." L'angle du film est donné. Bien avant cela, c'est dans Do Not Disturb de et avec Yvan Attal qu'on le verra. Remake de Humpday, cette comédie se concentre sur un défi un peu particulier : au cours d'une discussion sur un festival de porno amateur, deux amis se lancent un pari, Jeff et Ben coucheront ensemble sous l'oeil d'une caméra. Ce ne sera ni gay ni porno, ce sera de l'Art. En novembre 2013, il sera aussi à l'affiche d'En solitaire avec son ami Guillaume Canet qui l'avait dirigé dans Ne le dis à personne. François Cluzet n'est jamais là où on l'attend.
Do Not Disturb, en salles le 3 octobre.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine GQ du mois de septembre
François Cluzet a des faux airs de Dustin Hoffman, mais la comparaison s'arrête là : "Dustin Hoffman n'a eu que des rôles de performeur. Or, on peut facilement se fatiguer d'un acteur qui fait performance sur performance. Il peut être titré, récompensé, les films peuvent marcher, mais pour finir, il se surexploite jusqu'à l'usure alors que, me semble-t-il, le plus intéressant est d'être un peu en réserve." François Cluzet a un regard lucide et sans concessions sur son métier. Il se réjouit d'avoir été payé trois fois au lieu d'une pour Intouchables, grâce aux intéressements sur les entrées, mais il sait se mettre au niveau des budgets des productions auxquelles il participe et demander un salaire raisonnable et adapté : "Beaucoup de films intéressants n'ont pas un budget très élevé." Un état d'esprit qui lui permet de ne pas passer à côté de bons rôles simplement pour une question d'argent.
Etre célèbre, rester raisonné
Homme modeste et clairvoyant, il est aussi honnête, avec lui-même et les autres. Il avoue avoir toujours voulu devenir célèbre. Enfant de parents divorcés, un peu livré à lui-même avec son frère, il se demandait : "Comment je peux faire pour ne pas avoir la même vie de soumission que mes parents ?" Il ajoute : "J'ai été élevé non pas sans amour, mais plutôt dans le reproche." Alors il tente sa chance sur les planches et devant les caméras. Remarqué dans Cocktail Molotov en 1980, il est au premier plan dans L'Enfer de Claude Chabrol en 1994 avec Emmanuelle Béart. Une ascension qui se doublera néanmoins d'une descentes aux enfers, celle de l'alcool : "J'y suis allé de façon excessive car je suis nerveux, mais j'ai un foie en béton. [...] Je me souviens avoir joué bourré au théâtre, d'avoir viandé le spectacle et mes partenaires. [...] La chance que j'ai eue, c'est que j'ai toujours été très apprécié des metteurs en scène." GQ évoque, outre ses problèmes d'acceptation de lui-même et de confiance, la disparition de celle qui a été sa compagne, Marie Trintignant, ou la longue maladie du fils qu'il a eu avec Valérie Bonneton. Des traumatismes qui ne l'empêchent pas d'avoir trouvé le bonheur aujourd'hui, avec Narjiss, qu'il a épousée l'an dernier.
Désormais, ses problèmes et ses névroses, ce sont les personnages qu'il incarne au cinéma qui les subiront. Le pitch de Cluzet du film 11,6 de Philippe Godeau avec qui il a travaillé pour Le Dernier pour la route, se présente ainsi : "L'histoire en cours est celle, complexe, d'un type qui gagne 1 600 euros nets par mois en risquant sa vie. A force d'humiliations et d'embrigadement au sein de sa société, il prend une décision et crève l'abcès d'une grave crise d'identité." L'angle du film est donné. Bien avant cela, c'est dans Do Not Disturb de et avec Yvan Attal qu'on le verra. Remake de Humpday, cette comédie se concentre sur un défi un peu particulier : au cours d'une discussion sur un festival de porno amateur, deux amis se lancent un pari, Jeff et Ben coucheront ensemble sous l'oeil d'une caméra. Ce ne sera ni gay ni porno, ce sera de l'Art. En novembre 2013, il sera aussi à l'affiche d'En solitaire avec son ami Guillaume Canet qui l'avait dirigé dans Ne le dis à personne. François Cluzet n'est jamais là où on l'attend.
Do Not Disturb, en salles le 3 octobre.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine GQ du mois de septembre