L'affaire des emplois fictifs, qui avait poussé François Fillon à abandonner sa course à la présidence en 2017, voit enfin ses premiers condamnés. L'ancien Premier ministre et son épouse Pénélope Fillon ont été reconnus coupables par le tribunal correctionnel de Paris, ce lundi 29 juin 2020. François Fillon a ainsi été condamné à 5 ans de prison, dont trois avec sursis et deux ferme, assortis de 375 000 euros d'amende. Il a également été condamné à une peine de 10 ans d'inéligibilité.
Pénélope Fillon, elle, a été condamnée à 3 ans de prison avec sursis pour ses emplois fictifs. Le tribunal correctionnel - qui n'a pas prononcé de mandat de dépôt - a assorti sa condamnation d'une deuxième amende de 375 000 euros et de deux ans d'inéligibilité.
François et Pénélope Fillon, et leur coprévenu Marc Joulaud, ont été condamnés à rembourser plus de 1 million d'euros à l'Assemblée nationale (1 155 701 euros précisément), somme qui avait été détournée à l'institution politique. Le tribunal a d'ailleurs considéré que la rémunération de Pénélope Fillon "absorbait le maximum possible et était sans proportion avec ses activités".
La journaliste Violaine Jaussent a rapporté que la présidente du tribunal avait estimé que les sommes perçues par Pénélope Fillon étaient un "complément de rémunération" pour François Fillon. "Rien n'aurait pu justifier la rémunération perçue (...) Mme Fillon ne pouvait pas ignorer qu'elle commettait des infractions particulièrement graves", a-t-il été confirmé.
Quelques minutes après le verdict, le couple Fillon a décidé de faire appel de sa condamnation, comme l'ont annoncé leurs avocats à l'AFP. "Cette décision, qui n'est pas juste, va être frappée d'appel (...), il y aura un nouveau procès", a annoncé devant la presse Antonin Lévy, l'avocat de François Fillon. Une décision confirmée par l'avocat de Pénélope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, qui a dénoncé une peine "sévère".
Pour l'heure, Pénélope et François Fillon restent déclarés coupables de "détournement de fonds publics", "abus de bien sociaux" et "recel" de ces délits.