Vladimir Poutine a annoncé le lancement d'une opération militaire en Ukraine dans la nuit de mercredi 23 à jeudi 24 février 2022. Des frappes russes sont en cours sur une demi-douzaine de villes ukrainiennes, notamment Kiev et Kharkiv. Joe Biden et l'Otan ont condamné une guerre "préméditée" et les leaders occidentaux vont se réunir en urgence ce jeudi. Une situation particulièrement brûlante aux portes de l'Europe, on a basculé dans la guerre. Dans ce contexte tendu, la position de l'ancien Premier ministre François Fillon avec la Russie a été vivement critiquée. En effet, il a rejoint le conseil d'administration du géant russe de la pétrochimie Sibur en décembre. Il s'en est expliqué brièvement pour C à vous avec un message écrit.
Ce n'est pas l'affaire de l'emploi fictif de sa femme Penelope qui est en question cette fois pour l'homme politique. François Fillon fait partie depuis le mois de décembre du conseil d'administration du géant russe de la pétrochimie Sibur. Le groupe est notamment contrôlé par Leonid Mikhelson, l'un des hommes les plus riches de Russie, et Guennadi Timtchenko, un proche du président Poutine et visé mardi par des sanctions du Royaume-Uni face à la crise russo-ukrainienne.
Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, a estimé dimanche que l'ex-Premier ministre s'était fait "complice" de Vladimir Poutine en rejoignant un grand groupe privé russe et avait demandé à Valérie Pécresse de "clarifier" sa position à ce sujet. "Cela fait dix ans que François Fillon n'est plus Premier ministre, il est parfaitement libre de travailler dans une société. (...) Je lui fais totalement confiance. (...) Jamais il ne serait engagé dans le conseil d'administration d'une société russe ou de je ne sais quelle nationalité s'il y avait une sorte de conflit avec les intérêts supérieurs de son pays", a assuré Bruno Retailleau (président du groupe LR) sur Franceinfo. Selon la candidate des Républicains à la présidentielle, Valérie Pécresse, François Fillon a appelé Emmanuel Macron pour "s'indigner" des propos et le secrétaire d'Etat aurait été désavoué par le président de la République. Clément Beaune a démenti mercredi avoir été "désavoué" par Emmanuel Macron, mais qu'en est-il du principal intéressé ?
François Fillon a envoyé un message d'explication à C à vous et l'équipe du journaliste Mohamed Bouhafsi. "J'ai regretté les conditions de l'annexion de la Crimée en 2014 et aujourd'hui, je condamne l'usage de la force en Ukraine. Mais depuis dix ans, je mets en garde contre le refus des Occidentaux de prendre en compte les intérêts russes sur l'expansion de l'OTAN. Cette attitude conduit aujourd'hui à une confrontation dangereuse qui aurait pu être évitée. La France a eu raison de multiplier les efforts pour trouver une solution diplomatique équilibrée et elle ne doit pas renoncer malgré cette bataille perdue. Il faudra tôt ou tard trouver les voix d'un accord car nous vivons sur le même continent."