Le retour de Frédéric Haziza (57 ans) à l'antenne de la chaîne LCP a déjà des conséquences.
La journaliste Astrid de Villaines, qui a porté plainte contre lui pour agression sexuelle en novembre 2017 pour des faits qui se seraient produits trois ans plus tôt, aurait finalement décidé de démissionner suite à cette réintégration. C'est La lettre de l'Audiovisuel, relayée par Buzzfeed, qui l'a annoncé ce 17 février 2018.
"Selon nos informations, Astrid de Villaines, qui avait porté plainte contre le journaliste Frédéric Haziza pour agression sexuelle, a présenté sa démission à la présidence de la chaîne parlementaire. Ecarté de la chaîne à la suite de la plainte de la journaliste le 19 novembre 2017, le présentateur de 'Entre les lignes' l'avait réintégrée début janvier, une des raisons provoquant une motion de défiance à l'encontre de la direction. Astrid de Villaines avait été l'une des premières avec Henda Ayari, Anne Saurat Dubois à dénoncer son agresseur présumé quelques jours après la vague #balancetonporc et #metoo provoquant la suspension de l'animateur vedette", peut-on lire.
Le 15 janvier dernier, la plaignante se confiait à nos confrères du Parisien et assurait que celui qu'elle présente comme son "agresseur" ne lui avait pas simplement "touché les genoux" comme il le prétend. "Cela me choque. Je suis journaliste politique depuis plusieurs années : les blagues potaches, les plaisanteries lourdingues, je sais ce que c'est. Je n'aurais pas intenté une action en justice pour cela. Moi, j'ai vécu une agression sexuelle, il ne faut pas tout mélanger", avait-elle statué avec force. Et de poursuivre sur les trois années durant lesquelles elle n'a pas porté plainte : "C'est un long processus. Après les faits, j'étais extrêmement choquée. Certains m'avaient conseillé de porter plainte mais j'étais comme paralysée, j'avais honte, je voulais oublier cet épisode et j'avais peur des conséquences." Finalement, c'est la médiatisation des affaires Beaupin puis Weinstein qui lui ont donné le courage de passer les portes d'un commissariat. "J'y suis allée la veille de la prescription des faits", racontait-elle.
Après une enquête interne jugée totalement bâclée par la SDJ de LCP, une motion de défiance avait également été votée le 8 janvier 2018 contre deux membres de la direction de LCP-AN ayant autorisé le retour de Frédéric Haziza. À la question "Faites-vous encore confiance à Marie-Eve Malouines et à Éric Moniot pour gérer La Chaîne parlementaire ?", les 26 votants avient répondu "non" à l'unanimité.