De toute évidence, Gad Elmaleh préfère toujours se servir d'une guitare comme d'un instrument de percussion. Il sait pourtant gratter les cordes, comme l'ont prouvé ses performances sur les chansons à texte Petit oiseau ou Its kiz my life, acclamées par des centaines de milliers de fans à travers le monde... ou du moins aurait-il aimé que ce soit le cas.
Dans son one-man show L'autre c'est moi, il avouait avoir toujours rêvé de devenir chanteur et de faire lever les foules... Il n'a peut-être pas abdiqué, et la jeune et talentueuse Irma, sensation de la scène musicale née grâce à MyMajorCompany, vient de l'inviter pour un duo plein de groove et de love. Enfin, un peu à sens unique.
Révélée par son single I know, un échantillon de sa magnifique signature folk-soul servie par une voix chaude et à l'oeuvre sur son album Letter to the Lord, l'artiste d'origine camerounaise ajoute ainsi un nouveau chapitre à la saga de ses covers en mode acoustique dépouillé. Après avoir duetté avec Tom Dice sur Talkin' about a revolution/Wheels, Tété (dont elle a assuré la première partie) sur Hey Ya, ou encore Patrice sur The times they are a-changin', à voir et à revoir sur sa page YouTube officielle parmi d'autres bien belles reprises, c'est sur Isn't she lovely qu'elle s'acoquine avec Gad Elmaleh.
Parrain du prochain Téléthon, l'humoriste et comédien, qu'on retrouvera bientôt au grand écran (après une brève incursion dans le dernier Woody Allen) dans le premier volet des Aventures de Tintin revues par le tandem Spielberg/Jackson, puis dans Un bonheur n'arrive jamais seul au côté de Sophie Marceau, ne se fait pas prier pour reprende avec Irma ce petit bijou sentimental de mister Stevie Wonder. Auquel il incorpore la Elmaleh's touch : des "OK", des vibes euh... "en escalope", et des percu sur toutes les façades de sa guitare, de toutes les guitares à portée de main, en fait. Il ne manquait plus qu'un petit "flex" ! Clou du spectacle : il se barre avant la fin, se rhabillant pendant qu'Irma continue son interprétation splendide, et se paye le luxe de la railler pendant sa transe.
Pour l'instant, l'humour un peu cabot prévaut toujours, chez celui qui chanta jadis au côté de la merveilleuse Souad Massi (c'était en 2006, pour le générique de fin de Mauvaise foi, de Roschdy Zem).