Violoncelliste de renom, Gautier Capuçon n'en est pas moins un papa d'exception.
Quand il ne parcourt pas les salles de concert partout dans le monde, le musicien français de 34 ans profite de sa vie de famille parisienne, bien entouré de sa femme Delphine et leurs deux filles Fée (6 ans) et Sissi (3 ans). Fort d'une carrière de quinze ans comme soliste international, celui qui a commencé à jouer dès l'âge de 4 ans dirige aussi sa propre master class à la Fondation Vuitton - où il enseigne à six jeunes virtuoses. Mais ce qu'il préfère, c'est passer du temps avec ses deux adorables petites têtes blondes
"Elles sont beaucoup plus difficiles à diriger que ma master class", plaisante le père de famille lors d'une interview pour Paris Match, précisant qu'il veille quand il n'est pas en déplacement à les emmener à l'école, à leur lire une histoire ou à leur jouer un morceau pour dormir. Et quand il voyage, Skype vient à la rescousse de l'aînée, qui a plus de mal à gérer le manque de son papa, même si elle a déjà eu la chance de l'accompagner, pour mieux "mettre des images sur ses absences".
Pour pallier à ses absences répétées, il peut compter sur le soutien de celle qu'il aime depuis dix-neuf ans, sa femme Delphine, ex-musicienne devenue architecte. "Je l'ai rencontrée au Conservatoire : j'avais 15 ans, elle en avait 16. C'était une violoncelliste archi-douée, mais également ravissante. Je ne suis pas seulement tombé amoureux de ses qualités artistiques. Nous ne nous sommes jamais quittés depuis", a-t-il confié au magazine, en kiosques cette semaine.
Musiciens amoureux, le couple a transmis cette même passion à leurs enfants. "L'aînée joue du violon. Sissi dit qu'elle veut devenir violoncelliste, mais elle est encore petite. Nous verrons, je ne veux rien imposer. Fée est déjà trop perfectionniste. Je veux qu'elle garde la notion de plaisir avant tout", explique-t-il.
Des propos qui ne sont pas sans rapport avec une expérience malheureuse dont il a lui-même fait les frais, par excès de professionnalisme. Après la naissance de Sissi, l'ancien juré du télé-crochet Prodiges a voulu boucler une tournée mondiale en dix jours, et reconnaît avoir "fait un mini burn-out. Cela n'a duré que trois ou quatre mois. Personne n'en a jamais rien su, sauf ma femme. Je suis sorti de ce trou noir en lui parlant jour après jour", s'est souvenu celui qui donnait jusqu'à cent cinquante concerts par an et qui espère faire tomber le nombre de ses représentations à une petite centaine, pour consacrer plus de temps à sa famille et au sport qu'il adore : le ski.
Une discipline incontournable pour le jeune homme originaire de Chambéry, à l'instar de son grand frère, le violoniste et mari de Laurence Ferrari ,Renaud Capuçon, dont il se détache peu à peu. "Nous donnions soixante à soixante-dix concerts par ! C'est comme un vieux couple, cela devient étouffant. Alors, on a décidé de se laisser un peu d'espace", a-t-il expliqué. De quoi faire taire les mauvaises langues qui les disaient fâchés.
Coline Chavaroche