Georges El Assidi : L'hommage de l'ami de Charles Trenet, qui poursuit sa lutte

Le 19 février 2001, la chanson française va perdre l'une de ses figures les plus emblématiques : Charles Trenet. À 87 ans, le mythique Fou chantant s'éteint à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil avant d'être incinéré et de voir ses cendres déposées au cimetière de l'Ouest de Narbonne, dans le caveau familial. Un cimetière où, tout juste treize ans après sa mort, son ex-secrétaire particulier et légataire Georges El Assidi vient de se recueillir, entouré de proches. Avec toujours à l'esprit le très long conflit judiciaire qui l'oppose à la demi-soeur et au neveu du chanteur au sujet du testament...

Chaque année, Georges El Assidi vient commémorer la mémoire de Charles Trenet, l'icône qu'il a accompagnée durant plus de vingt ans, en tant que secrétaire particulier et chauffeur. Et pour les 13 ans de sa disparition, mercredi 19 février, le légataire de la voix de Douce France était donc bien là, au cimetière de Narbonne. Entouré de quelques amis, de représentants de la municipalité et de son adorable chien, un pinscher qu'il tenait dans ses bras, Georges El Assidi est venu poser quelques gerbes de fleurs sur la tombe déjà très fleurie de l'inoubliable interprète de Y'a d'la joie, à qui Karl Zero vient de consacrer un documentaire intitulé L'Ombre au tableau et diffusé dimanche dernier sur arte.

À cette occasion, Georges El Assidi a évoqué le long conflit judiciaire qui l'oppose toujours à Lucienne et Wulfran Trenet, la demi-soeur et le neveu du chanteur, qui tentent depuis plusieurs années de faire annuler le testament datant de 1999 et qui fait de l'ancien chauffeur l'unique héritier. Sans succès, et ce malgré l'aide d'un Canadien se présentant comme le fils caché du Fou chantant, Michel Paradis. Lors de cette commémoration, l'ex-secrétaire particulier de l'icône de la chanson française a ainsi indiqué que la bataille était toujours en cours et qu'une nouvelle étape judiciaire était prévue au mois de mars.

Une féroce bataille judiciaire

Après un premier jugement en sa défaveur, Lucienne Trenet avait vu la cour d'appel de Paris confirmer, en mars 2013, la décision du tribunal de Créteil concernant le testament de Charles Trenet, affirmant que Georges El Assidi restait son légataire universel. La plaignante avait non seulement vu sa demande rejetée, mais elle avait aussi été condamnée à verser 10 000 euros au titre de dommages et intérêts, la cour considérant "qu'elle [n'avait] manifestement poursuivi la procédure en appel que dans l'intention de prolonger abusivement le procès et dans le dessein de nuire à M. Georges El Assidi", 8000 euros au légataire et 2000 euros à l'Administration des droits des artistes et musiciens interprètes (Adami) au titre des frais exposés et non compris dans les dépenses.

Une victoire insuffisante pour Georges El Assidi. Devant l'acharnement de Lucienne Trenet, il avait attaqué la demi-soeur du chanteur un mois plus tôt devant le tribunal de Créteil pour dénonciation calomnieuse. "Je ne peux pas laisser faire, je veux que ces gens s'expliquent. Ils m'ont sali, ils m'ont traité d'assassin, j'ai tout perdu à cause d'eux", déclarait-il en janvier 2013, réclamant une réparation morale et financière de 75 000 euros. Reste à savoir désormais s'il l'obtiendra, alors qu'il a connu de très grosses difficultés pour gérer l'héritage du Fou chantant.

L'ombre de deux sociétés danoises

En 2006, Georges El Assidi avait en effet confié à la société danoise Nest la gestion de l'héritage de Charles Trenet, qui comprend la villa d'Antibes et les droits d'auteur. Sauf que l'ancien chauffeur particulier affirme avoir été dépossédé de ses biens par cette société dont deux dirigeants ont été visés par un mandat d'arrêt international. L'ombre de l'entreprise danoise plane sur ces procédures et cela pourrait expliquer l'acharnement de la famille à vouloir récupérer le patrimoine. Selon l'ex-secrétaire de Charles Trenet, qui s'appuie sur un document, un contrat aurait été passé en janvier 2008, dans lequel la famille s'engage à céder à une société danoise baptisée Isys les droits sur l'héritage, si elle les obtient. L'affaire semble donc encore loin d'être terminée, en attendant le prochain épisode en mars...