Dans un testament signé en 1999, deux ans avant sa mort, Charles Trenet désignait Georges El Assidi, son secrétaire particulier et ami pendant vingt ans, comme son unique héritier. Depuis le décès du Fou chantant, Georges affronte la famille du chanteur qui conteste ce testament et l'accuse des pires maux : Lucienne (demi-soeur du chanteur) et Wulfran Trenet (son neveu) avaient affirmé, sans preuve selon la justice, que le testament avec été dicté sous la contrainte. Malgré une défaite devant le tribunal de grande instance de Créteil en septembre 2011, Lucienne Trenet est revenue seule à la charge en faisant appel. Sans succès.
Mercredi 6 mars, la cour d'appel de Paris a rejeté leur demande d'annulation du testament de Charles Trenet qui fait de Georges El Assidi son légataire universel. El Assidi voit une nouvelle fois sa légitimité d'héritier confirmée par la justice. Et la cour d'appel va plus loin et condamne Lucienne Trenet à payer à Georges El Assidi 10 000 euros de dommages et intérêts, ainsi que 8 000 euros au titre des frais de justice. Le tribunal a estimé que Lucienne Trenet "n'a manifestement poursuivi la procédure en appel que dans l'intention de prolonger abusivement le procès et dans le dessein de nuire à M. Georges El Assidi". Lucienne Trenet doit également verser 2000 euros à l'Administration des droits des artistes et musiciens interprètes (Adami).
Pour l'avocat de l'héritier, c'est une vraie victoire : "La cour d'appel a ainsi mis fin à cinq ans de mensonges de la demi-soeur de Charles Trenet", s'est félicité Me Francis Pudlowski à l'AFP. Devant l'acharnement de Lucienne Trenet, Georges El Assidi a contre-attaqué le 1er février au tribunal de Créteil pour dénonciation calomnieuse. "Je ne peux pas laisser faire, je veux que ces gens s'expliquent. Ils m'ont sali, ils m'ont traité d'assassin, j'ai tout perdu à cause d'eux", déclarait-il en janvier dernier. Son avocat réclame une réparation morale et financière de 75 000 euros.
La partie immergée de l'iceberg
Cette victoire, aussi importante soit-elle, ne marque pourtant pas la fin des ennuis judiciaires de Georges El Assidi. En plus d'affronter les accusations de Lucienne Trenet, El Assidi a fait confiance aux mauvaises personnes : en 2006, il confiait à la société danoise Nest la gestion de l'héritage de Charles Trenet qui comprend la villa d'Antibes (quasiment à l'abandon) et les droits d'auteur. Georges El Assidi accuse les dirigeants de Nest de l'avoir dépossédé de ses biens. L'AFP rappelle qu'en juin 2012, un juge d'instruction lançait des mandats d'arrêt internationaux contre les dirigeants de Nest. Quant aux droits d'auteur – jusqu'à 500 000 euros par an –, ils ont été mis sous séquestre par la justice en attendant un arbitrage de la justice danoise.
Georges El Assidi affirme aujourd'hui vivre du RSA.