Le dernier remaniement du gouvernement, annoncé le 19 juillet, n'a pas fait que des heureux. Si Gabriel Attal a pris du galon à seulement 34 ans, en héritant du ministère de l'éducation au profit de son très discret prédécesseur Pap Ndiaye, Gérald Darmanin ferait partie des grands déçus.
Le ministre de l'Intérieur et des des Outre-Mer de 40 ans, marié à Rose-Marie Devillers et papa de deux enfants (Maximilien et Alec), nourrissait l'espoir de prendre la place d'Elisabeth Borne au poste de Premier Ministre. Un espoir qui serait contrarié puisqu'Emmanuel Macron a finalement choisi de ne rien changer. Pas de déménagement donc à Matignon pour Gérald Darmanin, qui entretient une relation complexe avec le président de la République. Une relation à laquelle s'intéresse le Parisien ce dimanche 6 août 2023.
Bien qu'Emmanuel Macron n'a pas manqué de faire les éloges de son ministre de l'Intérieur lors de son interview donnée depuis Nouméa à la fin du mois de juillet (pour TF1 et pour France 2), Gérald Darmanin a prévu un coup qui a fait grand bruit : organiser une rentrée politique en solo le 27 août prochain dans son fief de Tourcoing, en son nom propre et pas sous celui du gouvernement d'Emmanuel Macron. "Une réponse politique sur le thème C'est fini le garçon bien élevé", commente un ministre auprès du Parisien alors que Gérald Darmanin a assuré à La Voix du Nord avoir averti le chef de l'Etat en amont.
Si, on va faire le point presse ensemble
Cette relation complexe entre Emmanuel Macron et Gérald Darmanin se traduit par des annonces individualistes de ce genre mais aussi par des privilèges d'ordre un peu plus privé. Le Parisien rapporte en effet que le président de la République et le ministre de l'Intérieur ont dîné avec leurs épouses respectives il y a quelques semaines. Une chose est sure, Elisabeth Borne protège ardemment son territoire et ne se laisse pas faire. Le jour de la confirmation du remaniement ne le mettant pas en valeur, Gérald Darmanin aurait tenté d'esquiver un point presse sur la sécurité routière. Bien tenté mais la Première ministre ne l'entendait pas de cette oreille. "Si, on va faire le point presse ensemble", lui aurait-elle lancé, se montrant insistante.
Avec l'annonce de sa rentrée politique en solo, Gérald Darmanin voit le retour de l'un de ses surnoms peu flatteurs, voire "méchant" comme le dit le Parisien : Iznogoud, francisation de l'expression anglophone "He's no good" (Il n'est pas bon). Pas de quoi effrayer le ministre de l'Intérieur habitué aux critiques, comme tous les autres membres du gouvernement d'ailleurs...