La nouvelle avait fait grand bruit. La semaine dernière, un influent média ukrainien indiquait que Gérard Depardieu, tout comme les réalisateurs Oliver Stone et Emir Kusturica d'ailleurs, était blacklisté par le nouveau gouvernement en place et dirigé par Petro Porochenko. Une liste non encore officielle bien que le nouveau statut de l'indésirable Gérard Depardieu ait toutefois été confirmé.
C'est le service de sécurité ukrainien (SBU) qui a confirmé l'information à l'AFP, affirmant que l'acteur français devenu citoyen russe il y a plus de deux ans était interdit d'entrée en Ukraine après avoir déclaré que le pays faisait "partie de la Russie". Une sanction lourde pour un simple dérapage qui, selon d'autres observateurs, ne suffit pas à justifier pareil traitement. Selon eux, on reproche à Depardieu bien d'autres choses, comme d'être prorusse ou d'avoir soutenu l'ancien président déchu, Viktor Iouchtchenko.
L'interprète césarisé de Cyrano de Bergerac aurait donc l'interdiction de poser le pied en Ukraine "pour cinq ans sur demande du ministère de la Culture". Un cas qui en appelle bien d'autres, pour peu que l'on ait exprimé, volontairement ou non, son soutien à la Russie. En effet, les relations entre le gouvernement Poutine et l'Ukraine sont au plus bas après l'annexion par Moscou de la Crimée en mars 2014, suivie par la rébellion prorusse dans l'Est de l'Ukraine. C'est dans ce contexte délétère que Depardieu, en août dernier, déclarait aimer autant "la Russie et l'Ukraine, qui fait partie de la Russe". Soutien de Vladimir Poutine, le comédien avait à nouveau frappé un mois plus tard en s'estimant "très fier" de voir que la Serbie avait refusé de s'associer aux sanctions européennes à l'encontre du Kremlin pour son rôle dans le conflit ukrainien. En mai dernier, notre Gégé national avait fait marche arrière, avouant ne rien comprendre au conflit et déclarant : "Je n'aime pas la guerre, je n'aime pas les conflits car ça fait des morts."