C'est bien connu, en dehors de relater l'histoire de sa propre existence, les autobiographies ont aussi pour intérêt de régler ses comptes. Dans Mes vies de A à Z (à paraître le 4 avril), Pierre Grimblat, scénariste, producteur et créateur de séries à l'instar de Navarro, Le Tuteur ou encore L'Instit, fait des révélations assez étonnantes et surtout détruit ce que l'on peut appeler un mythe.
Comment oublier le doux visage de Gérard Klein, l'acteur qui de 1993 à 2004 à pris les traits de L'Instit, ce professeur à la voix douce et au grand coeur, toujours attentif au bien-être de ses élèves et pédagogue hors pair ? Devenu aujourd'hui voyageur pour l'émission L'Amérique dans tous ses états diffusée sur Voyage et TV5 Monde, il s'avère en réalité que le brave monsieur le professeur était dans la vie aux antipodes de son personnage pourtant si populaire.
Comme le révèle Le Nouvel Observateur (numéro du 21 au 27 mars), Pierre Grimblat balance sans détour que l'acteur de 70 ans "était le contraire du type généreux et ami des enfants qu'il incarnait". L'Instit, pas sympa avec les enfants en détresse ? Cet aveu choc donnerait presque envie de verser une petite larme.
Autre révélation, L'Instit aurait également des liens avec la politique. En effet, le programme aurait vu le jour à la demande de François Mitterrand. Pierre Grimblat raconte en effet que l'ancien président de la République a demandé à Roger Hanin, son beau-frère qui a incarné Navarro de 1989 à 2007, que soit créée une production "exaltant les valeurs républicaines". Une demande formulée afin de contrecarrer la montée du Front national dans les sondages et ce, quelques mois seulement avant les élections législatives de 1993. Pour que cette stratégie fonctionne, deux épisodes de L'Instit devaient être diffusés avant les élections et un troisième entre les deux tours. Fort de son succès, L'Instit a finalement dispensé ses cours pendant plus douze ans. Dommage que la photo de classe soit aujourd'hui entachée.
Retrouvez l'intégralité des révélations de Pierre Grimblat dans le "Nouvel Observateur", en kiosques le 21 mars