La presse sportive ne parle que de cela, outre-Pyrénées. Comme lors des derniers matchs de l'Espagne à domicile, Gerard Piqué a de nouveau été sifflé par le public, samedi, lors de la victoire contre la Slovaquie (2-0), à Oviedo. Pire encore, le chéri de Shakira a été pris à partie quelques heures plus tard dans une boîte de nuit. Une preuve de plus que la star du Barça est de plus en plus mal-aimée chez elle, sur fond d'antagonisme Espagne/Catalogne...
Le week-end a donc été mouvementé pour Gerard Piqué. Malgré une victoire contre la Slovaquie, le défenseur du Barça a subi une grosse bronca durant tous le match samedi, à Oviedo. Voulant sûrement relacher la pression, le chéri de Shakira s'est ensuite rendu, avec la permission du sélectionneur, en boîte de nuit, à Gijon. Là-bas, tout ne s'est encore une fois pas passé comme prévu...
Le défenseur catalan, qui a déjà eu quelques problèmes avec la police l'année dernière, a été pris à partie avant de devoir quitter l'établissement sous escorte et sous les insultes : "Bourré !", entend-on notamment sur deux vidéos amateur postées sur Twitter, dans lesquelles on voit la star du Barça courir vers une berline de la Fédération, vers 6h du matin, selon le quotidien Sport. "Piqué avait la permission de sortir", a dit son sélectionneur Vicente Del Bosque le lendemain, jugeant également les sifflets "lamentables".
Pour comprendre ce désamour, il faut revenir quelques mois en arrière. Lors des célébrations du titre de champion d'Espagne du FC Barcelone, Gerard Piqué s'était gentiment moqué du Real Madrid au micro. "Merci à Kevin Roldan, grâce à qui tout a commencé", avait-il lancé au public, en référence au chanteur invité à la fête d'anniversaire de Cristiano Ronaldo, qui avait fait polémique puisqu'organisée quelques heures après une défaite du Real Madrid contre le rival de l'Atletico (0-4).
Cette blague était très mal passée du côté de Madrid. La presse pro-Real, toujours prête à mener campagne contre le Barça, s'était alors particulièrement déchaînée sur Gerard Piqué, emmenant avec elle les nombreux supporters du club de la capitale dans toute l'Espagne. Des supporters qui présentent souvent le même profil, c'est-à-dire allergiques au symbole du Barça et notamment aux indépendantistes catalans, auxquels le club s'est souvent associé. Certains joueurs comme Gerard Piqué - il a participé à plusieurs manifestations en Catalogne ces derniers mois - défendent ainsi ouvertement le droit de vote concernant l'indépendance, un sujet majeur qui cristallise les tensions en Espagne.
Et au lieu de se faire discret - ce qu'on peut aussi lui reprocher -, l'amoureux de Shakira aime jouer avec le feu. Jamais avare d'une provocation, Gerard Piqué a récidivé il y a quelques semaines lors de la victoire du Barça en Supercoupe d'Europe contre Séville. Au moment de fêter la victoire sur la pelouse, les caméras espagnoles l'ont filmé en train de montrer le trophée à "ceux de Madrid", pour les narguer. Des provocations qui n'arrangent pas son cas, lui qui a en plus le "tort", pour certains aficionados de l'équipe d'Espagne, de disputer des matchs amicaux avec la sélection catalane - comme plusieurs joueurs du Barça - ce qui est très mal vu par les plus radicaux en tribunes.
Résultat, le cas Gerard Piqué devient problématique en Espagne. Bien que soutenu par toute son équipe, joueurs du Real compris, la Fédération espagnole vient même d'annoncer que le match Espagne-Angleterre du 14 novembre prochain était déplacé à Alicante. Car cette rencontre-là était justement prévue au stade Santiago Bernabeu à... Madrid.