Véritable surprise des Golden Globes 2013, Ben Affleck est sans aucun doute le grand vainqueur de cette soirée. En remportant le trophée du meilleur réalisateur, le cinéaste et acteur fait implicitement un véritable pied-de-nez aux Oscars, en glanant ici une récompense dans une catégorie dans laquelle il ne sera pas nommé le 24 février prochain. Accompagné d'une Jennifer Garner aussi utile qu'admirative, Ben Affleck vient conforter le succès public d'Argo et s'offre une distinction historique.
Il a eu raison des Steven Spielberg (Lincoln), Ang Lee (Les Misérables), Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty) ou encore Quentin Tarantino (Django Unchained). Sur scène après avoir reçu son Golden Globe du meilleur réalisateur, Ben Affleck, peu habitué à ce genre de récompenses, sert le poing et remercie celle qu'il vient d'embrasser fougueusement lorsque son nom est sorti de l'enveloppe, Jennifer Garner, "sans qui [il] ne serait pas là", avoue-t-il. Visiblement heureux et troublé, Ben Affleck savoure.
En remportant cette récompense majeure qu'il ne pourra glaner aux prochains Oscars, Ben Affleck est à un tournant de sa carrière. Avec son troisième film Argo – également sacré dans la catégorie du meilleur film dramatique –, il vient confirmer tout le bien que les critiques et le public pouvaient penser de lui depuis son premier long, Gone Baby Gone, en 2007.
Tellement ému qu'il en a oublié de nombreux remerciements. Une charmante erreur vite rattrapée par Jennifer Garner, qui remettait un prix lors de la soirée et en a profité pour terminer le discours titubant de son mari et père parfait de ses enfants. Assurément, le couple remporte le prix du duo le plus délicieux de la soirée, affichant son osmose avec une simplicité sans faille.
En attendant les Oscars où le film figure dans sept catégories, le champagne a coulé à flots pour l'équipe d'Argo emmenée par son réalisateur Ben Affleck et un producteur ému en la personne de George Clooney, heureux de voir son poulain soulever le trophée qu'il n'a pas eu en 2006 avec son second long-métrage, Good Night and Good Luck.
Pendant ce temps, à des milliers de kilomètres de Los Angeles, l'Iran prépare sa réponse au film Argo, avec un projet de long-métrage. En effet, Téhéran a annoncé la mise en production d'un contre-film, censé rétablir la vérité du point de vue iranien sur l'extraction par la CIA de six diplomates américains durant la révolution iranienne de 1979. Intitulé L'État-major, ce film sera une grosse production dirigée par un inconnu à l'échelle internationale, Ataollah Salmanian.