Après son Oscar du meilleur scénario, partagé avec Matt Damon pour Will Hunting (1998) de Gus Van Sant, Ben Affleck flirtait avec les embrouilles.
Tenté par l'aventure hollywoodienne, il était le héros de Michael Bay dans Armageddon (1998) puis Pearl Harbor (2001). Devenu l'incarnation du blockbuster fade, il rencontrait un échec retentissant avec le film de super-héros Daredevil (2003) avec Jennifer Garner, première étape d'une carrière en chute libre. La même année, la comédie romantique Gigli (2003) avec Jennifer Lopez - sa conquête de l'époque - entrait au panthéon des pires flops du cinéma, et le film de science-fiction Paycheck (2003) de John Woo était ridiculisé par les médias.
Visiblement conscient de sa chute annoncée, Ben Affleck décrochait une nomination aux Golden Globes pour Hollywoodland (2006) et passait derrière la caméra un an plus tard avec Gone Baby, Gone (2007), un polar crépusculaire avec son frère Casey Affleck. Très bien accueilli par la critique, le film annonçait son beau come-back, confirmé par The Town (2010) avec Jeremy Renner.
Absent depuis, l'acteur et réalisateur est de retour avec Argo, un polar avec John Goodman, Bryan Cranston et Alan Arkin. Coproduit par George Clooney, le film s'inspire d'une hallucinante mais bien réelle opération de la CIA en 1979, résumée par un célèbre article de Wired : "Comment la CIA a utilisé un faux film de science-fiction pour sauver des Américains de Téhéran."
Le film se déroule ainsi pendant la révolution iranienne de 1978 et s'intéresse à la prise d'otages d'une cinquantaine de personnes dans l'ambassade américaine. Fait incroyable : la CIA avait décidé de monter un faux projet de film de science-fiction pour permettre à ses agents de se faire passer pour une équipe technique et accéder ainsi au territoire iranien. Aussi absurde soit-elle, cette idée est exploitée avec un semblant de sérieux par Ben Affleck dans ce film policier seventies, nouvelle preuve évidente de son talent de metteur en scène.
Argo, en salles le 12 septembre.