Lundi 2 novembre, plusieurs associations se sont rassemblées place de la République à Paris pour la 8e Journée mondiale pour le droit à mourir dans la dignité. En première ligne, l'ADMD, présidée par le conseiller régional d'Île-de-France Jean-Luc Romero, qui milite sans relâche contre la loi Leonetti, jugée inadaptée, et pour que le gouvernement s'empare du sujet à bras-le-corps. De nombreuses personnalités politiques étaient présentes, comme la maire de Paris, Anne Hidalgo, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, et la présidente d'Europe Ecologie - Les Verts, Emmanuelle Cosse. Sur scène, le jeune Jérémy Charvet, talent de Mika dans la saison 4 de The Voice, a chanté tandis que des personnalités comme Stone (qui a révélé que l'on avait aidé son ex-complice Charden à mourir) et Guy Bedos ont apporté leur soutien. L'humoriste et comédien milite activement pour le droit à mourir dans des conditions plus dignes.
Si on peut nous éviter de souffrir en plus, puisque de toute façon la mort est là au bout, je pense que s'endormir, c'est plus gentil.
Il est l'affiche de la pièce écrite et mise en scène par Samuel Benchetrit, Moins 2, dans laquelle il interprète un homme à qui il ne reste plus qu'une semaine à vivre, et Guy Bedos a publié en septembre un livre, Je me souviendrai de tout (Fayard), dans lequel il prend une position très claire sur le sujet. Il révèle dans ce livre avoir aidé Pierre Desproges à mourir grâce à un ami médecin. Desproges, qui souffrait d'un cancer, a été accompagné dans ses derniers jours. Il est mort à 48 ans. "De toute façon, on va mourir, confiait Guy Bedos à RTL en septembre. Si on peut nous éviter de souffrir en plus, puisque de toute façon la mort est là au bout, je pense que s'endormir, c'est plus gentil." Quitte à mourir, Guy Bedos veut donc "partir en beauté". En tout cas, sans souffrance et comme il l'a décidé. Ce qu'il revendique aussi dans Le Parisien : "Je voudrais simplement continuer à vieillir dans la dignité. J'ai 81 ans, je vis comme si j'en avais dix de moins. Si je deviens un poids pour mon entourage, je préfère partir." Guy Bedos est père de cinq enfants : Leslie (58 ans), de son mariage avec la regrettée Karen Blanguernon ; Mélanie (née en 1977) et Philippe (né en 1954, reconnu par l'humoriste, décédé en 2010), de son mariage avec Sophie Daumier (disparue en 2003) ; ainsi que Nicolas (35 ans) et Victoria (31 ans), de son mariage avec Joëlle Bercot.
Le comédien révèle avec sincérité et une touche de provocation avoir pris ses dispositions : "J'ai déjà choisi mon médecin assassin, a-t-il expliqué au micro de RTL. Je ne dirai pas son nom, mais il va m'aider à partir, en France. Je vais me gêner. Je ne demanderai pas la permission du Président de la République." Ce qui ne l'empêche pas de militer avec force, auprès de l'ADMD par exemple, pour réclamer une vraie loi.
Lundi en fin d'après midi, comme dans de nombreuses villes de France, les partisans pour le droit à mourir dans la dignité se sont réunis. Dans la foule, certains brandissaient des pancartes pour soutenir, par exemple, Jean Mercier, condamné à une peine d'un an de prison avec sursis pour avoir aidé son épouse, qui n'en pouvait plus de vivre, à partir.
Jean-Luc Romero a également signé l'Appel de Paris du 2 novembre au côté d'autres représentants d'associations européennes qui militent pour le droit de mourir dans la dignité : "Nous rappelons notre volonté tout autant que la nécessité d'avoir des lois nationales, humaines et respectueuses des citoyens, qui permettent à chacune et chacun, en conscience, de décider de ses propres conditions de fin de vie. Chaque jour, dans nos pays, des drames de la fin de vie se jouent. Des femmes et des hommes sont privés de leur liberté élémentaire et meurent dans des conditions qui ne sont pas conformes à leurs souhaits. (...) Nous appelons les gouvernements européens à entendre enfin leurs concitoyens et à légiférer en faveur d'un droit à l'autodétermination en fin de vie."