Guy Laliberté, 51 ans, a révolutionné les arts du cirque avec sa compagnie du Cirque du Soleil. Le Nouvel Observateur lui consacre cette semaine un portrait où le saltimbanque devenu patron de multinationale se souvient de ses débuts parisiens comme accordéoniste et cracheur de feu à Beaubourg : "Je suis arrivé de Montréal en 1978, avec 50 dollars canadiens en poche. J'habitais dans le Marais et je faisais la manche ou bien je jouais dans des salles avec des copains musiciens (...) Je vivais au dernier étage d'un vieil immeuble avec vue sur les toits, comme aujourd'hui. Seule différence, je n'avais pas d'ascenseur..."
À son retour au Canada, Guy Laliberté monte un spectacle avec des comédiens échassiers, le Club des Talons Hauts. Le succès est au rendez-vous et leur permet de se présenter à Los Angeles, puis à Las Vegas, où le Cirque du Soleil devient une référence. La compagnie propose aujourd'hui cinq spectacles fixes (le 9 juin à New York sera lancé le spectacle Zarkana, dont Garou tiendra le rôle central) et cinq itinérants, emploie 7 000 employés dont 700 artistes et accueille plus de 11 millions de spectateurs sur tous les continents, souligne le Nouvel Obs'.
Des Beatles à Michael Jackson...
La compagnie fait la part belle aux acrobates, aux comédiens et... à la musique. Son originalité a été de créer des spectacles entiers autour d'artistes de légende comme les Beatles (le spectacle Love présenté depuis 2006) ou Elvis Presley (Viva Elvis, depuis 2010).
Pour Love, l'idée est née de la rencontre de Guy Laliberté et du Beatle George Harrison. Le duo embarque dans son aventure le mythique arrangeur George Martin (à qui l'on doit Sgt. Pepper) et son fils Giles pour superviser la bande son du spectacle dans les légendaires studios Abbey Road : "C'est un des moments les plus importants de ma vie, souligne Guy Laliberté. Je suis de ceux qui croient toujours au message pacifiste de John Lennon (...) Cette image du père et du fils à Abbey Road m'a bouleversé. Une des valeurs que je défends au Cirque du Soleil est la transmission entre les générations. Là, je voyais un père passer le relais à son fils. J'étais en lévitation."
En lévitation... Pour ses 50 ans, en septembre 2009, Guy Laliberté s'offre douze jours dans l'espace à bord d'une navette Zoyouz. Un cadeau à 24 millions de dollars qui lui permet de promouvoir sa fondation pour la défense de l'eau, One Drop.
Richissime (le magazine Forbes estime sa fortune personnelle à 2 milliards de dollars), mais aussi humaniste, rêveur, Guy Laliberté n'était-il pas le mieux placé pour rendre hommage au King of pop ? Michael Jackson était un très grand fan du Cirque du Soleil, et sa mère Katherine a facilité les négociations quand Laliberté est arrivé avec l'idée d'un spectacle qui lui serait consacré.
Michael Jackson : The Immortal World Tour sera proposé à partir du mois d'octobre au Canada puis aux États-Unis. Le show s'installera ensuite à Las Vegas où les dernières technologies de pointe (comme la 3D) seront utilisées pour recréer "l'euphorie d'un concert de Michael Jackson", annonce le communiqué de la compagnie : "The Immortal World Tour se déroule dans un monde imaginaire où l'on découvre The Giving Tree, la source de la créativité de Michael. Le spectacle sonde l'âme de Michael Jackson et nous transmet son amour de la musique, de la danse, des contes de fées, de la magie et de la fragile beauté de la nature."
Dans le Nouvel Observateur, Guy Laliberté se souvient de ses premiers pas à Las Vegas : "Michael Jackson venait pratiquement tous les mois, incognito. Il ne ratait aucun de nos spectacles et était devenu un ami du Cirque du Soleil." L'hommage que lui rendra la compagnie, son projet le plus énorme, s'annonce en tout point fidèle et grandiose... Pas mal pour l'accordéoniste cracheur de feu de Beaubourg.
Pour en savoir plus sur Guy Laliberté, découvrez son portrait dans le Nouvel Obsevateur, en kiosques le 3 février.