Ce mercredi 19 mars, France 2 diffusait un nouvel épisode de La Parenthèse inattendue. Frédéric Lopez recevait Hélène de Fougerolles, l'occasion pour la comédienne de révéler, devant les autres invités, Georges Blanc et Patrick Poivre d'Arvor, des détails sur son enfance difficile et nomade, notamment ses rapports avec sa mère.
"C'est un peu particulier, j'ai été partout. Ma mère a épousé mon père en Bretagne, c'était deux familles assez nobles. Mon père a été le premier amant de ma mère, je crois, ça s'est fait et voilà. Et ma mère avait le démon, je crois, en elle", raconte la comédienne de 41 ans, "Quand j'avais 3 ans, ma soeur avait 6 ans, c'était presque 1968, c'est pas son truc, c'est pas une très bonne mère. Elle a fait des choix parfois très égoïstes, car on n'en faisait pas partie." Elle ajoute malgré tout : "Ce qui est extraordinaire chez elle, c'est qu'elle m'a appris la liberté, la joie vivre." Puis commence une vie très mobile pour Hélène de Fougerolles : "J'ai été un peu trimballée..."
"Ça fumait, ça prenait des champignons"
À 3 ans, sa mère la laisse en Bretagne chez sa grand-mère, dont elle est très proche, qui s'est très bien occupée d'elle jusqu'à ses 6 ans. Elle raconte alors ce que vit sa mère au même moment : "Ma mère a vécu en communauté à la Garenne-Colombes, c'était les années 70. On peut dire qu'elle est devenue hippie. Ça fumait, ça prenait des champignons, ça rigolait, ma mère avait un amant, son mec avait une maîtresse. Pendant qu'on était dans le jardin, ils s'amusaient." Lorsqu'elle a 9 ans, sa mère rencontre un autre homme avec qui elle part vivre un an en Guadeloupe ; elle emmène ses deux filles. Une année qu'Hélène a adorée. "Elle l'a largué, on est revenues en France. Elle recommençait tout à zéro, tout le temps", indique l'actrice du Péril jeune. Au sujet des nombreuses conquêtes de sa mère, elle précise : "Les beaux-pères, au début, on s'attache, après on se dit : 'T'en as encore pour deux ans t'inquiète' !"
"Notre oncle qui vivait avec nous était alcoolique et violent"
Puis pendant que sa mère passe les meilleures années de sa vie à Paris, Hélène retourne chez sa grand-mère pendant trois ans. Elle se souvient de ces moments difficiles, sans nouvelles de sa mère : "Là, ça m'a manqué. Je le vivais en me disant que je ne devais pas être très intéressante. Elle est pas très psychologue, elle pouvait ne pas appeler pendant trois mois. Elle débarquait à Noël avec son nouveau mec, elle arrivait à 1h de mat', parce qu'elle avait décidé de s'envoyer en l'air sur une aire d'autoroute. Je crois qu'elle m'a offert un réveil." Hélène de Fougerolles encaisse et n'est pas rancunière, elle transforme finalement tout cela en une étonnante joie de vivre. Aujourd'hui, devenue maman à son tour d'une petite Shana (10 ans), elle réalise ce qui lui a fait mal : "Ce qui m'a manqué, c'est qu'on m'a jamais rien dit. Je devais subir les choix des grands, on était victimes de ça." Elle raconte ce qu'elle a dû vivre en fonction des choix de sa mère : "Chez ma grand-mère, il y avait notre oncle qui vivait avec nous qui était alcoolique et violent. C'était pas très agréable comme ambiance. Là où j'en voulais à ma mère, c'était de choisir de vivre sa vie et de nous laisser avec un type atroce. Ma grand-mère se cassait souvent quelque chose... mais c'est parce qu'il lui tapait dessus pour avoir de l'argent. Elle faisait des choix qui lui convenaient, mais c'était dur de nous laisser vivre ça."
Aujourd'hui, Hélène de Fougerolles et une femme épanouie, une comédienne accomplie et une maman heureuse. On la retrouve actuellement sur les planches avec Occupe-toi d'Amélie (théâtre de la Michodière).
Chloé Breen