S'il s'ouvre sur un bout de chemin amoureux (Dingue, dingue, dingue) et se referme sur le Sud et les cigales (Manon) qui tiennent l'âme de Christophe Maé au chaud, On trace la route, son nouvel album, contient toutefois les envies d'ailleurs de son auteur et ses aventures de baroudeur.
Gourmand de vibrations afro-caribéennes - dans la veine de celles qui illustrent par exemple, via sa chanson du même nom, le programme court éco-citoyen C'est ma Terre -, le natif de Carpentras se réjouit d'avoir pu, pour l'élaboration de son deuxième album studio, aller puiser son énergie à la source : en Afrique. "J'ai eu ce luxe de pouvoir choisir la destination : Saint-Louis du Sénégal, à cinq heures de route de Dakar", raconte-t-il, nous livrant une savoureuse anecdote qui s'achève à l'ombre d'un baobab concernant la séance photo qui garnit le livret de l'album, que nous vous laissons découvrir ci-dessus avec ses mots... Pas encore griot, mais néanmoins captivant !
"La découverte de l'Afrique, pour moi, ça a été magnifique, nous a-t-il confié avec effusion, dans une interview dont vous pouvez découvrir les temps forts en vidéo ci-dessus. Ce qui me liait à ce continent, jusqu'à présent, c'était des sons, des rythmiques chaloupées, une musique qui est bourrée d'espoir. Par rapport à mes influences, des gens comme Youssou N'Dour, Touré Kounda, que j'ai beaucoup écoutés... Maintenant je peux mettre des images aussi. La rencontre avec les gens, un côté hyper chaleureux, convivial. L'art de vivre, tout simplement. Les gens prennent le temps de vivre, ils ont tous la banane."
Et s'il se félicite d'avoir reçu les contributions de la plume acérée et également passionnée d'Afrique de Diam's, pour l'étonnant Je me lâche qu'on trouve au coeur de cet album ainsi que le philanthrope J'ai vu la vie, Christophe ne manque pas d'évoquer ce duo qu'il vient d'enregistrer avec Youssou, artiste capital, pour Taratata, reprenant Redemption Song, de Bob Marley - une association inattendue mais prédestinée entre Maé, qui adressait un Tribute to Bob Marley dans le live Comme à la maison, tandis que Youssou N'Dour publie cette année un album hommage au roi du reggae, Dakar-Kingston.
Cette chaleur qui anime Christophe et irradie sa musique, festive, s'aventurant volontiers du folk au ragga et au ska, l'artiste entend bien la restituer sur scène, lors de sa nouvelle tournée marathon qui débutera en juin, et pour laquelle le site Purefans.com vous propose de gagner les ultimes places pour le Zénith de Paris (déjà archi-complet, comme bien des étapes de la tournée, pour les cinq dates prévues), les 15 et 16 juin : cliquez ici pour participer !
Pour l'occasion, Christophe Maé nous a dévoilé quelques-unes des facettes de cette série de concerts : "Je vais agrandir la formation, le fait d'avoir des musiciens multi-instrumentistes va nous permettre d'avoir des liens avec des sons différents pour voyager encore plus". Il évoque également un "show visuel" : "un écran géant qu'on n'avait pas pour la tournée précédente - je pense en ce moment le concept des images à aller tourner en amont pour créer une histoire qui tienne la route".
La route. Une véritable profession de foi pour le chanteur, heureux désormais, à 34 ans, de faire le chemin avec un large public, qui a propulsé l'album On trace la route au sommet des charts, délogeant Les Enfoirés (une aventure dont Maé est partie prenante, et pas peu fier de servir ce rassemblement "magique") et établissant le record d'exemplaires vendus en une semaine sur les deux dernières années (plus de 130 000). Mais si les chemins de Christophe Maé peuvent le conduire n'importe où, ils ramènent toujours le Vauclusois dans son indispensable Sud, où l'attendent sa compagne Nadège et leur petit Jules : "Je gère ça au mieux, c'est pas toujours évident. Mais j'ai la chance de pouvoir vivre dans le Sud et de venir à Paris principalement pour bosser, pour faire ce qui m'excite. En ce moment, je parle de la musique. Il n'y a rien de contraignant dans ce métier pour moi. Mais je ne cache pas que ce qui m'excite le plus, c'est la scène."
Et si l'intéressé fait remarquer que cet album est moins autobiographique que le premier, le jeune papa surgit parfois ("la chanson Pourquoi c'est beau, c'est tout simplement un père de famille qui essaie de faire passer les valeurs dans lesquelles il croit (...) Accepter, la différence, c'est faire un pas en avant"), tout comme l'irréductible Méridional, qui s'exprime cette fois dans le titre final, Manon, clef de voûte provençale de cet album écrit... sur la route de la tournée précédente : "C'est un retour aux sources. Pour moi, c'était important d'entendre les cigales dans cet album-là, parce que je voulais les entendre sur le premier album, mais le morceau ne m'est pas venu. Là, c'était faire un clin d'oeil à Marcel Pagnol, parce que j'adore son univers, Manon des sources, c'est un film qui a bercé mon enfance."
Arrivé à l'âge d'homme, Christophe Maé, à son tour, a créé son univers en mouvement. Sa route devrait, tôt ou tard, croiser la vôtre.
Propos recueillis par Guillaume Joffroy