Samedi 10 janvier 2015, à la veille de la marche républicaine en hommage aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo, de la prise d'otages ayant eu lieu dans un magasin casher à porte de Vincennes et à la policière municipale morte à Montrouge, Isabelle Adjani s'est exprimée depuis la scène du théâtre de Paris où elle donnait l'avant-dernière représentation de sa pièce Kinship. Très émue, elle s'est déclarée solidaire.
Après avoir été longuement acclamée en compagnie de ses partenaires Niels Schneider et Victoria Scognamiglio, la comédienne a attendu que le public fasse silence pour prendre la parole et livrer un discours émouvant. "Quelles que soient nos origines, quelles que soient nos croyances, nous sommes tous très choqués et traumatisés par ce que nous venons de vivre, par ce que nous vivons depuis quelques jours. Quelques jours... d'horreur, à laquelle s'ajoute l'horreur, après ce massacre d'êtres humains, de la rédaction de Charlie Hebdo et d'autres humains, assassinés, abattus de sang froid parce qu'ils étaient juifs. Ce soir, je voulais dire que je suis Charlie, je suis juive, je suis musulmane, je suis Ahmed. Nous tous, avec vous, sommes solidaires de toutes les victimes. Et, pour que demain, nous puissions aller marcher, il faut que cette marche existe avec toutes les forces de notre résistance, pour que nous puissions rester unis, ensemble", a-t-elle déclaré, la gorge nouée, sous un tonnerre d'applaudissements.
C'est probablement avec une grande fierté qu'Isabelle Adjani a joué pour sa dernière représentation le dimanche 11 janvier 2015. Alors qu'elle était avec les comédiens sur la scène du théâtre de Paris, ce sont près de 4 millions de Français qui s'étaient déplacés pour revendiquer la liberté d'expression et rendre hommage aux victimes dans la France entière. Slogans, dessins et crayons étaient brandis en l'air par toutes les générations réunies.
La star fourmille de projets pour les mois à venir. Côté théâtre, elle monte actuellement une pièce avec Luc Bondy. Au cinéma, elle commencera début mars le film Les Visages écrasés, adapté du livre de Marin Ledun qui se déroule dans un milieu qui s'apparente à celui de France Télécom. Le personnage principal est un médecin du travail face aux salariés et aux risques de suicide. Le long métrage sera réalisé par Louis-Julien Petit, le réalisateur de Discount.
Thomas Montet