Isabelle Demongeot, ancienne championne de France de tennis (1989) et entraîneuse d'Amélie Mauresmo, a brisé la loi du silence en 2005 en dénonçant les viols dont elle a été victime par Régis de Camaret, entraîneur réputé de nombreuses jeunes joueuses. Presque dix ans plus tard, le coupable a été condamné. Dans une interview accordée à Nice-Matin, Isabelle révèle être désormais une femme mariée et avoir fondé une famille avec sa compagne.
Les faits qu'Isabelle Demongeot a dénoncés étaient prescrits, mais ils ont libéré la parole d'autres victimes. En février dernier, Régis de Camaret a été condamné en appel à 10 ans de prison pour viols aggravés sur deux mineures. Un soulagement et une victoire, enfin, pour les 24 victimes qui sont montées au filet. À la fin de son procès, il balbutiait pour la première fois de piètres regrets. Une page se tourne. Aujourd'hui, Isabelle Demongeot va mieux, beaucoup mieux. Aussi grâce sa compagne et leur nouveau-né : "Le traumatisme, on l'a, il reste en nous, (...) mais je suis en pleine renaissance. Je suis mariée depuis septembre avec Sandrine, on vient d'avoir une petite fille, Cloé, qui a 4 jours ! Ça fait drôle. Ça a été un combat aussi ce petit bébé, l'insémination..."
Isabelle Demongeot continue son travail de sensibilisation. À Nice cette semaine, elle intervenait lors d'un colloque organisé par le Comité départemental olympique et sportif sur le thème du harcèlement dans le sport. Ce n'est plus seulement pour elle, mais aussi pour les autres qu'elle avance, mais le combat est loin d'être gagné : "Quand je reçois des lettres de parents qui me disent qu'il [Régis de Camaret, NDLR] doit sortir de prison parce que depuis qu'il y est, leurs enfants ne savent plus jouer tennis, je me dis qu'il reste beaucoup de travail."
Evidemment, Isabelle Demongeot a été interpellée par la récente affaire qui a impliqué un instructeur d'un club de Levallois présidé par Henri Leconte. L'ancien joueur se dit "effondré" qu'un de ses coaches soit aujourd'hui accusé de viols sur mineures. Isabelle loue la bravoure des victimes d'avoir su porter plainte : "Les filles qui ont parlé ont été très courageuses de déclencher ça en temps et en heure, la procédure devrait être plus rapide. Mon affaire les a sûrement aidées. Certaines d'entre elles m'avaient contactée avant que cela ne sorte dans les médias."
L'interview d'Isabelle Demongeot à lire sur le site de Nice-Matin .