Réactualisation : Retour à la case prison pour Andrew Geddes. Remis en liberté sous bracelet électronique la semaine dernière, l'entraîneur de tennis, mis en examen pour viols sur trois anciennes élèves mineures, sera de nouveau écroué dans "les plus brefs délais" selon la cour d'appel de Versailles, citée par l'AFP. "La chambre de l'instruction vient d'infirmer la décision prise par le juge des libertés et de la détention", a indiqué un représentant du ministère public, confirmant une information de RTL.
Le 9 septembre 2014, à 17h58, nous écrivions : Avec le procès Régis de Camaret, c'est l'autre affaire de viols qui avait secoué le tennis français. Désormais ex-entraîneur au Sporting Club Levallois, club présidé par Henri Leconte, Andrew Geddes avait été mis en examen en mai pour des viols répétés sur trois anciennes joueuses du club de Sarcelles, mineures au moment des faits, et "atteintes sexuelles aggravées" sur une quatrième. Mais quatre mois plus tard, l'accusé vient d'être remis en liberté aujourd'hui, mardi 9 septembre, sous bracelet électronique...
Une décision prise par le juge des libertés contre l'avis du juge d'instruction en charge du dossier et du parquet, qui a fait appel. "Nous étions pour son maintien en détention. Il y a un risque éventuel qu'il influe sur l'enquête encore en cours, qu'il ne se présente pas à la justice car il est de nationalité britannique et qu'il récidive vu qu'il est soupçonné de plusieurs viols", a déclaré un porte-parole. Le fait qu'Andrew Geddes ait trouvé un logement loin du département des Hauts-de-Seine ainsi qu'un emploi sans rapport avec le tennis aurait joué en sa faveur.
Père de deux enfants, Andrew Geddes avait été visé par quatre plaintes avant d'être mis en examen et placé en détention provisoire pour "viols et agressions sexuelles sur mineures par personne abusant de l'autorité conférée par ses fonctions". Les faits se seraient déroulés entre 1999 et 2005 sur trois de ses anciennes élèves âgées de 12 à 17 ans alors qu'il entraînait au club de l'AAS Sarcelles. La quatrième plainte a été déposée par une autre de ses anciennes élèves du club de Levallois présidé par Henri Leconte, très choqué par l'affaire, laquelle avait affirmé vivre une relation amoureuse depuis deux ans avec le coach avant de se rétracter.
"Il ne conteste pas les relations sexuelles, mais assure qu'elles étaient consentantes. Il a reconnu toutefois un viol dans un cas particulier [celui de la jeune fille de 12 ans, NDLR], indiquait en mai Robert Gelli, le procureur de la République de Nanterre. L'ex-coach aurait agressé ses victimes présumées à Paris, la Baule, dans les Hauts-de-Seine et le Val-d'Oise, chez lui, dans sa voiture, dans les locaux du club ou lors de déplacements pour des tournois. "Il a porté des coups, a filmé l'une d'entre elles en train de lui faire une fellation et a menacé la jeune fille de diffuser la vidéo", avait encore détaillé le procureur. Heureusement, "l'enquête n'a pas à ce jour révélé d'autres victimes présumées", a assuré le parquet de Nanterre aujourd'hui.
Au Levallois Sporting Club, qui s'est porté partie civile, beaucoup ont évidemment été choqués, à commencer par le président, Henri Leconte. "Je suis choqué et consterné. Quand j'ai vu et appris ce qu'il s'était passé, j'ai tout de suite pris la décision de le démettre de ses fonctions", confiait-il en mai au Parisien. "Je suis papa avant tout. Je suis effondré. Je pense aux victimes, à ces filles qui ont eu le courage de parler. Ça a dû être très dur, cette souffrance depuis dix ans", avait ajouté le père d'une famille nombreuse et recomposée.
Rappelons que Andrew Geddes est présumé innocent jusqu'au jugement définitif de l'affaire.