C'est une triste nouvelle pour l'univers de la mode qui est tombée ce mardi : le couturier Issey Miyake, très connu pour ses créations uniques au monde, est décédé à l'âge de 84 ans. Une mort soudaine qui n'a pas vraiment été expliquée : confirmée par un membre de son bureau, l'annonce de sa disparition ne contenait pas plus de détails. "Il est mort dans la soirée du 5 août", aurait confié l'une de ses employés au téléphone, refusant d'être nommée.
La chaîne de télévision publique japonaise a également annoncé sa mort, après plus d'un demi-siècle à faire partie des grands noms du milieu. Arrivé à Paris en 1965, à peine diplômé, il avait étudié à l'école de la Chambre syndicale de la Couture parisienne et avait été l'un des premiers créateurs de son pays à organiser un défilé dans la capitale française, en 1973.
Depuis le début, il avait d'ailleurs affiché sa volonté de faire de la mode "ni-japonaise, ni-occidentale", utilisant des matériaux jamais vus dans la mode jusqu'alors et des techniques inattendues, comme celle de l'origami pour créer des vêtements aux volumes différents.
Egalement créateur de parfums, Issey Miyake s'était fait un nom en s'associant aux autres marques japonaises comme Shiseido. Et si les stars de la mode n'ont pas encore réagi à cette triste nouvelle, elles ne devraient pas tarder à le faire : pour beaucoup, celui-ci était l'un des derniers créateurs de grande maison et comptait beaucoup.
Surtout qu'il faut rappeler qu'Issey Miyake n'était pas vraiment destiné à une si grande carrière internationale : né en 1938 à Hiroshima, il n'avait que 7 ans lorsque la bombe atomique est tombée sur sa ville. Miraculé de ce moment qui a marqué l'histoire et stoppé la Seconde Guerre Mondiale, il ne s'en est pas sorti sans dommages : sa mère, très gravement brûlée, est décédée trois ans plus tard de ses blessures.
Quant à lui, une grave maladie des os l'a contraint, alors qu'il n'avait que dix ans, à suivre de lourds traitements, qui l'ont soigné difficilement. Un événement de sa vie qui l'a marqué à jamais : "Quand je ferme les yeux, je vois encore des choses que personne ne devrait jamais vivre: une lumière rouge aveuglante, le nuage noir peu après, des gens qui courent dans toutes les directions en tentant désespérément de s'échapper. Je me souviens de tout ça", racontait-il. Coup du sort : en décédant le 5 août, il est mort à la veille des 77 ans du largage de cette fameuse bombe atomique...