Jugé en appel pour le meurtre d'Isabelle Mesnage en ce mois de juin 2022, une jeune femme de 20 ans retrouvée morte en 1986, Jacques Rançon avait déjà à son compte de terribles méfaits. En 2018, il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec 22 ans de sûreté, pour le meurtre et le viol de deux autres jeunes femmes, qu'il ne conteste pas. Il s'agit de deux jeunes femmes, encore une fois, Moktaria et Marie-Hélène. Dans l'épisode de Faites entrer l'accusé consacré à ce terrible personnage sur France 2, le détail de l'agression de l'une d'elles donne froid dans le dos.
Près d'une autoroute, dans une décharge sauvage, un chifonnier a découvert le 26 juin 1998 un corps en position foetale dissimulé sous un tapis et des cartons : c'est celui d'une femme, qui est en décomposition. "Il manque la tête, les poignets, elle a été éviscéré. Les parties génitales et anales ont été enlevées. Mais dans ce cas-là les découpes sont différentes de celles de Moktaria, c'est grossier. On dirait que le meurtrier s'est acharné sur le corps", explique le policier Guy Armand.
Son corps est dans un terrible état, à cause de la putréfaction puisqu'il se trouve là depuis une semaine mais pas seulement. "Des incisions sur le thorax, la hanche, la cuisse. A deux mètres du corps, dans un carton, un tas de chair en décomposition, sans doute les viscères de la victime. Mais la tête et les mains sont introuvables", entend-on dans le documentaire. De quoi rendre très difficile d'identifier la victime, mais la police fait rapidement le rapprochement avec la disparition, dix jours plus tôt, d'une jeune femme : Marie-Hélène Gonzalez. Au grand dam de ses parents, les analyses génétiques sont claires, c'est bien d'elle qu'il s'agit.
Marie-Hélène Gonzalez s'était évanouie dans le quartier de la gare de Perpignan, environ six mois après la disparition de Moktaria. Cette découverte macabre se produit aussi trois mois après l'agression sauvage de Sabrina, miraculeuse rescapée grâce à l'intervention d'une habitante. C'est son mode opératoire ignoble qui permettra, entre autres, de faire le lien avec l'assassinat d'Isabelle Mesnage qui s'est produit douze ans plus tôt et qui, à l'époque, était resté irrésolu.