Aujourd'hui, Lolita a 33 ans et un passé avec lequel elle doit composer. Celui d'avoir vécu plus de sept ans avec le tueur en série Jacques Rançon. Jugé en appel pour le meurtre d'Isabelle Mesnage en 1986, il avait déjà défrayé la chronique en 2018 pour le procès des morts violentes de deux autres femmes, Moktaria Chaïb et Marie-Hélène Gonzalez. Lolita était venue à la barre, livrant son témoignage avec dignité. Ce qu'elle a réitéré pour les caméras de BFMTV. Elle a raconté le calvaire qu'elle a vécu, elle qui a croisé la route de cet homme violent et pervers à l'âge de 16 ans.
Alors qu'il s'est installé à Perpignan, fuyant son passé de condamné pour agression, Jacques Rançon croise la route de Lolita. Durant huit années, aucun acte répréhensible ne lui est attribué. Mais quand elle le quitte en 2012, il la harcèle et la menace de mort. Il est arrêté et condamné et cette fois-ci, on prend son ADN qui sera versé au fichier. Dans Faites entrer l'accusé sur France 2 en 2021, on lui attribue cette phrase, qu'il dit s'il n'avait pas rencontré Lolita : "Dieu sait s'il n'y aurait pas pu y avoir d'autres meurtres."
Lolita est d'abord une adolescente que Jacques Rançon rencontre alors qu'elle vit en foyer et avec qui elle s'est pacsée, de 2005 à 2012. Lui est à l'époque un magasinier de 44 ans. "Il la protège d'un ex violent, lui propose de l'héberger, assure les revenus du foyer tandis qu'elle passe son CAP vendeuse", écrit Le Parisien. "C'était une véritable histoire d'amour", avait assuré l'accusé à un autre médecin, rapporte le quotidien. Ce n'est pas ce qu'on lit dans sa déposition livrée en 2018 devant la cour d'assises des Pyrénées-Orientales, ni dans son entretien pour BFMTV.
Au micro de la chaîne d'info en continue, elle explique avoir découvert son passé judiciaire quand elle a porté plainte contre lui : "Il m'a levé plusieurs fois la main dessus. La première fois c'est quand j'étais enceinte de ma fille. Ensuite, les coups étaient un peu plus réguliers. La moindre contrariété... je trinquais. Et quand je me suis séparée, il a commis un acte irréparable comme on dit. Il a voulu me planter, en me poursuivant dans la rue."
Alcool, addiction aux sites pornographiques qui devaient peut-être le stimuler, se dit-elle, Jacques Rançon trouvait des excuses pour sortir "s'aérer" la tête la nuit et revenir à l'aube. "Ça coïncide tout à fait avec les faits qui ont eu lieu quelques années en arrière", estime Lolita.