Ce 20 juin 2022 s'est ouvert le procès en appel de Jacques Rançon, condamné en première instance en 2021 à 30 ans de réclusion criminelle pour le viol et le meurtre en 1986 d'Isabelle Mesnage, 20 ans. L'enquête avait piétiné avant d'aboutir à un non-lieu en 1992. Elle avait été relancée en 2017 quand une avocate, Corinne Herrmann, spécialiste des affaires non élucidées : elle avait fait le lien entre Jacques Rançon, alors mis en cause pour des meurtres à Perpignan après l'identification de son ADN, et la mort d'Isabelle Mesnage.
Jacques Rançon était âgé de 26 ans lorsqu'il a tué Isabelle. Il s'agit de son premier meurtre connu. Le corps de la jeune femme partie randonner a été découvert le 4 juillet 1986. L'autopsie démontre que la victime a subi des violences sexuelles, une enquête est alors ouverte pour assassinat suivi de viol. Cependant, aucune piste n'est trouvée après les interrogatoires de proches et de toute personne suspecte de l'avoir croisée ce soir-là. Au bout de six ans de travail, le juge d'instruction rend une ordonnance de non-lieu le 26 février 1992.
Il faudra attendre 2018, des avancées scientifiques en criminologie, le procès de Jacques Rançon condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour Moktaria Chaïb en décembre 1997 et Marie-Hélène Gonzalez en juin 1998 et le travail acharné de l'avocate Corinne Herrmann aidée de Didier Seban, spécialistes des affaires non élucidées, pour qu'une enquête soit demandée par le parquet d'Amiens contre Jacques Rançon. Cette demande de ré-ouverture d'enquête s'appuie sur la photographie de la scène de crime lors de la découverte du corps d'Isabelle Mesnage, le dépeçage des organes génitaux de la victime similaire aux affaires de Perpignan, l'âge de la victime similaire à celles de Rançon ainsi que les épineux mentionnés par Rançon lors de la reconstitution du meurtre de Marie-Hélène Gonzalez.
Une nouvelle autopsie a confirmé de fortes similitudes avec le mode opératoire de Jacques Rançon. Extrait de sa prison de Béziers, il est placé en garde à vue pour le meurtre d'Isabelle Mesnage et finit par avouer le meurtre, à sa septième audition, en racontant avoir enlevé Isabelle Mesnage le jour de sa disparition alors qu'elle faisait du stop. Rançon reconnaît également avoir frappé puis violé la jeune fille, avant de l'étrangler. Il a avoué ensuite devant le juge d'instruction, avoir violé et tué Isabelle Mesnage. Il a expliqué avoir mutilé le corps pour qu'aucune trace de lui ne soit retrouvée. Cependant, il s'est rétracté quatre mois plus tard par courrier.