Ce lundi 20 juin 2022 s'est ouvert le procès en appel de Jacques Rançon, ancien cariste-magasinier de 62 ans surnommé "le tueur de la gare de Perpignan". Il a été condamné en 2021 à 30 ans de réclusion criminelle pour le viol et le meurtre en d'Isabelle Mesnage. La jeune femme de 20 ans à l'époque était partie randonner et avait été retrouvée morte le 3 juillet 1986, à la lisière d'un bois, à une douzaine de kilomètres d'Amiens.
Deux jours après sa disparition, sans nouvelle de la jeune femme, son employeur alerte la gendarmerie qui recueille des éléments peu rassurants : un sac à dos ensanglanté est retrouvé le 2 juillet, il contient le porte-feuille et les papiers d'identité de la disparue. Deux jours plus tard, les gendarmes repèrent le corps sans vie et à demi-dévêtu d'Isabelle Mesnage. Pendant six ans, les autorités ont cherché le coupable de la mort d'Isabelle Mesnage. Elles soupçonnent un temps un collègue de travail mais la piste est finalement abandonnée : le dossier fait l'objet d'un non lieu en 1992.
Il faut dire que le corps retrouvé trois jours après sa disparition est dans un état de décomposition très avancé et rend difficile l'analyse médico-légale. En effet, durant l'été 1986, de fortes chaleurs se sont abattues sur la région. L'expert relève toutefois que "le vagin, la vulve et l'anus ont complètement disparu, détruits par la prolifération vermineuse", rappelle BFMTV. Les enquêteurs ratissent la zone du crime, mettent les maigres indices sous scellés et enchaînent les auditions de témoins afin de comprendre ce qui est arrivé à la victime.
Devenu ce qu'on appelle un cold case, affaire non élucidée, le cas Mesnage suscite l'intérêt de l'avocate Corinne Hermann qui fait le lien avec le mode opératoire de Jacques Rançon et ses victimes à Perpignan. Collaborant avec maître Seban, elle fait rouvrir le dossier. Les avancées scientifiques contribuent notamment à reconnaître l'auteur du crime. "A l'époque, le légiste a imaginé que les insectes avaient commis l'ablation des organes génitaux or, on s'aperçoit que la section formait un angle droit, nécessitant forcément l'intervention d'une arme", a expliqué à BFMTV l'avocat Didier Seban. Il avait confié également : "Sur un prélèvement, on pouvait ne pas trouver d'ADN il y a quinze ans et en trouver une trace maintenant, grâce à une toute petite quantité de sang, de sperme, pour identifier, au niveau de la cellule, l'ADN de quelqu'un." Malgré les preuves scientifiques, Jacques Rançon a nié les faits par courrier, se rétractant après avoir fait des aveux en garde à vue.