Présenté comme une entreprise à taille humaine du porno amateur sous le signe de la bonne humeur, un autre visage de Jacquie et Michel est révélé en ce mois de juin. Les détails des accusations révélées par Le Parisien fait un bien sombre tableau de la success story de Michel Piron. Dans Le Monde, les récits sont aussi choquants. Certaines plaignantes ont livré leur vécu, loin du libertinage consenti. L'histoire de Corinne en fait partie et implique un ancien conseiller UMP qui était sous la tutelle de Michèle Alliot-Marie, connu sous le nom de Rick Angel...
Fraîchement divorcée, Corinne, mère de deux enfants, s'est fait manipuler il y a dix ans par un "lover boy" nommé Bastien, un recruteur qui séduit les femmes fragiles affectivement pour les entraîner dans de la prostitution ou des tournages pornographiques comme "preuve d'amour". Son rendez-vous amoureux tourne au cauchemar, rapporte Le Monde : "Sur le quai de la gare Montparnasse, Michel Piron l'attend avec Rick Angel, ancien conseiller technique au ministère de l'intérieur de l'époque de Michèle Alliot-Marie, devenu producteur de porno. Dès sa descente du train, ils la filment, lui font montrer ses sous-vêtements devant tout le monde. Arrivée à l'hôtel, Corinne réclame de contacter Bastien, elle veut l'attendre. Michel Piron la rassure, Bastien va arriver."
La situation dégénère dans la chambre, Corinne demande à partir mais Michel l'aurait rattrapée. "L'épouse de Michel intervient pour lui dire que Corinne a mal", précise Le Monde. Elle reste seule la nuit, terrorisée. Puis la vidéo est mise en ligne sans qu'elle ait été payée, son entourage professionnel la reconnaît dedans et elle perd la garde permanente de ses enfants. "Mon frère a appelé Michel Piron pour lui dire que j'avais tout perdu à cause de lui, que j'avais des idées suicidaires", dit-elle au quotidien.
Qui est ce Rick Angel ? C'est le nom de scène d'un ancien conseiller ministériel sous Nicolas Sarkozy, diplômé de Sciences-Po Grenoble en 1996, adhérant au RPR. Très carriériste, il a gravi les échelons jusqu'à ce que il reçoive un appel du directeur de cabinet d'Alain Marleix en 2008 qui lui "annonce qu'ils avaient découvert [ses] films porno et que cela posait un problème à Michèle Alliot-Marie, [sa] ministre de tutelle [ministre de l'Intérieur de 2007 à 2009]", lit-on dans L'Obs. Ce qui a entraîné son renvoi trois jours après et la fin de toute activité politique depuis, pour se consacrer au porno en tant qu'acteur et producteur.