Sous le coup d'une terrible et scandaleuse condamnation par la justice de son pays, le cinéaste iranien Jafar Panahi a fait sa première apparition publique depuis 2009, le lundi 28 février, selon L'Express. Le réalisateur du magnifique Cercle (Lion d'Or à Venise en 2000) s'est rendu à la Maison du Cinéma à Téhéran pour rendre hommage à l'équipe du film primé au dernier festival de Berlin, Une séparation, de son compatriote Asghar Farhadi.
Le cinéaste iranien Jafar Panahi s'est vu le 18 décembre infliger une peine de six ans de prison assortie d'une interdiction de réaliser des films, de donner des interviews et de quitter le pays pendant vingt ans, par la justice de son pays. Panahi est accusé d'avoir soutenu le candidat d'opposition Mirhossein Moussavi au scrutin présidentiel contesté de 2009, d'avoir réalisé un film sans autorisation et d'avoir encouragé des manifestations d'opposition après l'élection. Il est actuellement en liberté sous caution.
Sa dernière sortie publique remonte au mois d'août 2009, lors du festival des films du monde à Montréal, duquel il était président du jury. A la Maison du cinéma de Téhéran, le réalisateur d'Une séparation a exprimé sa gratitude envers les personnes présentes telles que Abbas Kiarostami et bien sûr Jafar Panahi. La présence de Panahi a soulevé les foudres de certains, comme celles de l'agence de presse gouvernementale iranienne Fras News.
En mars dernier, Jafar Panahi avait été arrêté par les autorités iraniennes. Il n'a pu ainsi se rendre au festival de Cannes où il avait été choisi comme juré. Au terme d'une campagne internationale, il avait fini par être libéré sous caution à la fin du mois de mai, faisant croire à la fin de son calvaire.