Cannes 2010 : L'appel au secours de Jafar Panahi...
Publié le 19 mai 2010 à 07:00
Par Mimi M.
Jafar Panahi Jafar Panahi© Abaca
Frédéric Mitterrand lisant la lettre de Jafar Panahi samedi 15 mai en haut des marches du Palais des festivals.
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Aujourd'hui Juliette Binoche qui est en compétition avec le film Copie Conforme du cinéaste iranien Abbas Kiarostami - il a reçu la Palme d'or (ex-aequo avec L'Anguille) pour Le Goût de la cerise en 1997 -, a craqué d'émotion pendant la conférence de presse. Elle a fondu en larmes après qu'une journaliste eut dit que Jafar Panahi , officiellement invité comme membre du jury de Cannes mais prisonnier politique depuis le mois de mars 2010, puisqu'il soutient ouvertement l'opposition au régime de Téhéran et est accusé par le gouvernement d'avoir "préparé un film contre le régime portant sur les événements post-électoraux" - lire la news sur l'action de Bernard-Henri Levy sur ce sujet - aurait débuté une grève de la faim...

Cette information est malheureusement vraie puisque Jafar Panahi vient de faire parvenir à Abbas Bakhtiari, directeur du centre culturel Pouya, un message poignant.

Sur son site, La Règle du jeu, cliquez ici , Bernard-Henri Levy vient de le mettre en ligne après avoir consulté Armin Arefi et des proches de Panahi.
Bernard-Henri Levy écrit : "La dernière phrase de ce message glace les sangs; les amis de Jafar Panahi à travers le monde, ses collègues cinéastes, les membres du jury qui siègent autour de sa chaise vide, devaient en avoir connaissance sans tarder".

Ci-dessous les grandes lignes de ce message que vous pouvez retrouver en intégralité en cliquant ici :

Par la présente je déclare les mauvais traitements subis dans la prison d'Evin.

Samedi 15 mai 2010, les gardes de la prison sont entrés subitement dans notre cellule n° 56. Ils nous ont emmené, moi et mes camarades de cellules, nous ont dénudé et gardé dans le froid pendant une heure et demie.

Je n'ai rien bu ni mangé depuis dimanche matin, et je déclare que si mes volontés ne sont pas respectées, je continuerai mes instants sans boire ni manger. Je ne veux pas être un rat de laboratoire, victime de leurs jeux malsains, menacé et torturé psychologiquement.

Ma dernière volonté est que ma dépouille soit rendue à ma famille pour qu'elle puisse m'enterrer où elle le souhaite.

Ce cinéaste pour lequel samedi soir Frédéric Mitterrand, entouré de trois jeunes Iraniens et Iraniennes, donnait lecture publique de sa première lettre depuis son arrestation, ce juré absent de Cannes, cet homme à la chaise vide, ce masque de fer du Festival, va-t-il être entendu dans les flonflons de la fête ?

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