![James Gandolfini aux Screen Actors Guild Awards le 27 janvier 2008.](https://static1.purepeople.com/articles/5/12/32/15/@/1161181-james-gandolfini-poses-in-the-press-580x0-1.jpg)
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Il avait la gueule de l'emploi, un physique, une voix. Souvent relégué au rôle de second couteau au cinéma, c'est sur le petit écran que James Gandolfini avait glané ses lettres de noblesse. Avait, car James Gandolfini, 51 ans, est décédé mercredi 19 juin 2013 à Rome des suites d'une crise cardiaque. Une tragédie pour sa famille, l'acteur laissant seuls sa femme (Deborah Lin) et leurs deux enfants, Liliana Ruth (9 mois) et surtout son fils Michael (13 ans). C'est ce dernier qui avait alerté la réception de l'hôtel Exedra alors que son père venait de s'écrouler dans sa chambre. Les deux garçons revenaient d'un "trip entre mecs" dans la capitale italienne.
Derrière la tristesse d'une perte, c'est la carrière très particulière de James Gandolfini que fans et observateurs regardent d'un tout autre oeil. Bien sûr, James Gandolfini reste ce mafieux, Tony Soprano, éternel et mythique dans la série Les Sopranos qui s'étalera sur 6 saisons de 1999 à 2007. Grâce à ce personnage iconique, James Gandolfini glanera 3 Emmy Awards et un Golden Globe plus une pluie de nominations.
Mais réduire James Gandolfini aux Sopranos serait une erreur monumentale. Éternel second rôle au cinéma, le regretté acteur aura illuminé bon nombre de drames et thrillers, notamment dans les années 1990. Ce qui contribue à construire son image de gros dur que Tony Soprano fera perdurer. En 1993, il explose (Patricia Arquette mais pas seulement) dans True Romance, sous la direction de Tony Scott. Dans ce film devenu culte, il interprète un homme de main ultraviolent.
Deux ans plus, il retrouve Tony Scott pour une plongée en sous-marin avec USS Alabama, porté par Denzel Washington. Il devient l'un de ces visages que le public reconnaît, à l'importance cruciale, mais aux dialogues réduits. Capable de passer de l'être sympathique à la violence la plus infâme, il manque de violer une Robin Wright enceinte dans She's so Lovely avec Sean Penn. Une nouvelle performance remarquée en 1997.
Erigé en star à l'aube du nouveau millénaire avec le succès des deux premières saisons des Sopranos, James Gandolfini tourne avec les meilleurs au cinéma, même si, dans de très rares cas, la réception est mauvaise. Comme une carrière n'est pas faite que de bons choix, le voici en 2001 dans Le Mexicain, de Gore Verbinski, avec Julia Roberts et Brad Pitt. On se souvient d'une scène où le personnage de Julia Roberts lui demande s'il est gay...
Occupé par la petite lucarne, Gandolfini tarde à revenir au cinéma, et il faut attendre 2005 et Romances & Cigarettes. Dans ce film musical et romantique, il tient le rôle principal, celui d'un homme enfermé dans la spirale de l'infidélité, en quête de rédemption. Il y donne la réplique à Kate Winslet et Susan Sarandon (laquelle n'a pas caché sa tristesse en apprenant la mort de son ex-partenaire).
En 2006, il enchaîne et revient au polar avec Coeurs perdus, dans lequel il donne la réplique à John Travolta et traque le couple aussi tueur que glamour formé par Salma Hayek et Jared Leto. Cette même année se termine aux États-Unis la 6e saison des Sopranos avec Edie Falco et Michael Imperioli.
Après avoir doublé dans Max et les Maximonstres, James Gandolfini s'ouvre à divers registres et se découvre un talent inexploité en comédie avec In The Loop, où, grimé en général Américain, il excelle dans la répartie.
Puis c'est en père de famille bluffant et bouleversant qu'il donne la réplique à Kristen Stewart dans l'un des meilleurs films indépendants de ces cinq dernières années, Welcome to the Rileys. Alors qu'il s'apprêtait à faire son retour sur le petit écran (Criminal Justice) et avec David Chase (Not Fade Away), il campe le véritable directeur de la CIA, Leon Panetta, dans le polémique Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow. Un type de rôle difficile, même si l'apparition semble minime, que seuls des acteurs de la trempe de Gandolfini auraient pu incarner au cinéma. Pour cela, pas besoin d'avoir un Oscar ou une autre breloque sur un tableau de chasse. C'est ça aussi, être un grand acteur.
Christopher Ramoné