Quand Emmanuel Macron choisit le successeur d'Edouard Philippe pour le poste de Premier ministre au mois de juillet 2020, quelle n'est pas la surprise en voyant apparaître Jean Castex. Ce qui à l'époque était moqué - son accent, son allure "endimanchée" - est finalement désormais à son avantage : on le voit comme un homme humble, travailleur et au plus près des Français de tout l'Hexagone, et certainement pas seulement ceux de Paris. "Castex, il n'embête personne. Il fait le boulot, il a une belle popularité. Sa nomination à Matignon, c'est un miracle pour lui ! C'est un mec bien, bien plus sain que Philippe", jugeait un interlocuteur régulier du président de la République au Point. Dans Le Parisien, même constat avec toutefois des ajustements : n'allez pas croire qu'il est "trop" gentil, il sait s'imposer et faire passer en avant l'une de ses grandes priorités, sa famille.
Testé positif au coronavirus après avoir été cas contact de sa fille de 11 ans, Jean Castex a été pointé du doigt sur ses manquements, ainsi que ceux du gouvernement, aux gestes barrières et à la distanciation sociale. Pas question pour le chef du gouvernement de laisser cette "affaire" ternir son image, il s'est plus que jamais plongé dans le travail durant son isolement : "Une quarantaine organisée comme une vie de moine, entre son bureau au premier étage de Matignon pour avancer sur ses dossiers et une chambre de confinement dans les appartements privés. Entre les deux, un parcours balisé pour éviter d'entrer en contact avec le moindre personnel de la rue de Varenne", écrit Le Parisien.
L'ancien maire de Prades dans les Pyrénées-Orientales, heureux époux de Sandra et père de quatre filles, veut garder intacte cette image de travailleur acharné et bon père de famille. "Avec la chienne Luna (un épagneul) qui jappe entre deux portes, comme ses filles qui passent parfois en pleine réunion de cabinet" écrit le quotidien. "Et là, il arrête toute affaire cessante pour faire un câlin, puis il reprend", précise une collaboratrice.
A l'inverse d'Edouard Philippe qui vient de lancer son parti Horizons, Jean Castex ne montre aucune autre prétention politique future, pour se consacrer à 100% à son rôle de Premier ministre. Formé à Sciences Po et à l'ENA comme la plupart de ses pairs, il ne semble pourtant pas être "du système". Ce qui ne l'empêche pas d'avoir su remettre à leur place ceux qui le prenaient "pour un con" souligne un ministre : "C'est un dur. Dans les arbitrages internes, dans la gestion de crise, il a souvent fait preuve d'une autorité redoutable et remarquée." Loyal mais "pas con ni servile", dira un autre ministre. La suite, il verra après, comme il l'avait déjà dit avant et on le comprend, il n'en a pas vraiment le temps face à la crise sanitaire que vivent la France et le monde entier.