Avec le lancement de son nouveau parti politique, Horizons, Edouard Philippe ne se fait pas que des amis. L'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron - jusqu'en juillet 2020 - a décidé de se lancer en fondant sa propre formation politique alors que la campagne pour la présidentielle a démarré. Sa position face à Emmanuel Macron qu'il dit toujours soutenir provoque des critiques, on l'accuse à droite de manière générale de semer encore plus le trouble dans l'échiquier politique. Contre vents et marées, l'homme politique de bientôt 51 ans continue sur sa voie, celle d'un animal politique discret mais ambitieux, comme le montre ce reportage de France 3 datant de 2017.
Ce fils d'enseignants de gauche qui a milité dans les années 1990 au PS soutenant Michel Rocard s'est vite tourné vers la droite. Sur les images d'archives de France 3, on peut découvrir l'homme politique à ses débuts, sans barbe bicolore qui fait tant couler de l'encre. Curieusement, son look barbu actuel semble lui donner un air plus moderne, à l'image, pour les connaisseurs en royauté, du prince Felipe d'Espagne.
En 2002, le trentenaire participe à la création de l'UMP. Après la démission d'Antoine Rufenacht au Havre en 2010, Edouard Philippe, diplômé de Science po et de l'ENA impose son style d'élève modèle qui est tout sauf clivant. Décrit comme très bon orateur, fin stratège et fan de Bruce Springsteen et de boxe, il devient un fidèle d'Alain Juppé et devient porte-parole du candidat aux primaires de la droite. La défaite de son mentor ne lui ferme pas de portes, bien au contraire puisque le président Macron lui propose la tête du gouvernement.
Le parti des Républicains a dévoilé un montage vidéo montrant que la vision de la loyauté politique d'Edouard Philippe a fluctué. En 2014, il ne se voyait que dans une seule famille politique, l'UMP, puis il a rejoint En Marche ! et l'actuel chef d'Etat.
Aujourd'hui, il lance et prend la présidence du parti politique Horizons, ce qui interroge de nouveau sur sa fidélité. Il affirme n'être candidat de rien pour l'année 2022, certainement pas les présidentielles, mais pas pour les législatives non plus, pour le moment. Quant à sa relation avec le président de la République, il a confié au Journal du dimanche : "Quand j'étais son Premier ministre, j'ai toujours dit que notre relation était d'une grande confiance et d'une grande fluidité. Je n'ai pas changé d'avis." Lorsqu'on lui demande ce que le chef de l'Etat en pense, il répond simplement : "Posez-lui la question."