Pensionnaire de l'Académie française, Jean d'Ormesson est toujours débordant de vie, à 90 ans. Il est de ces personnages qui vous rendent impatient d'atteindre le troisième âge. "Je skie toujours et je conduis aussi, mais très lentement", se vante-t-il même.
Il publie en ce début d'année le livre Je dirai malgré tout que cette vie fut belle, chez Gallimard. "Pour se défendre dans un procès qu'il s'intente à lui-même, l'auteur fait défiler au galop un passé évanoui", annonce la quatrième de couverture de ce livre tandis que le bandeau rouge imprimé par l'éditeur annonce simplement "Jean d'Ormesson", symbole que son seul nom suffit à attirer les curieux. "C'est agréable d'être devenu comme une marque. Comme Nylon, Schweppes ou Coca-Cola...", plaisante-t-il.
Dans les pages du magazine Voici (en kiosques le 1er janvier 2016), Jean d'Ormesson, qui a vaincu le cancer il y a quelques années, se raconte et livre quelques détails sur son passé méconnu. Notamment l'une de ses brouilles familiales les plus retentissantes : "Il y a eu des drames dans ma famille. Notamment la merde que j'ai foutue en enlevant la femme de mon cousin, pour l'abandonner peu de temps après... Mon père est mort désespéré à cause de moi", se souvient-il. Il avait déjà relaté cette blessure dans Qu'ai-je donc fait publié en 2008 aux éditions Robert Laffont. Il expliquait alors sur France Bleu : "Quand j'étais à l'Unesco, je suis tombé amoureux de la belle épouse espagnole de mon cousin [le compositeur Antoine d'Ormesson, qui avait deux enfants de 3 et 4 ans... ndlr]. Je l'ai séduite, je la lui ai volée, mais je n'ai pas assuré. Un vrai désastre. Mon père ne s'en ai jamais remis, il est mort en me prenant pour un voyou."
Après l'aveu d'avoir déjà été tenté par la drogue, Jean d'Ormesson admet également avoir été un mari volage. "Je suis très hostile à la routine, assène-t-il. Ce qui m'amuse, c'est de regarder ailleurs. Le problème, c'est que je vais volontiers plus loin. Je ne suis pas très moral, vous savez... J'ai été un mari exécrable !"
Mardi 26 janvier, Jean d'Ormesson s'allongera dans Le Divan de Marc-Olivier Fogiel pour une analyse de son parcours, de son quotidien, de ses convictions, et une plongée dans son intimité au travers de témoignages de ses proches. Parmi eux, la journaliste Sophie Fontanel, qui a consacré un portrait dans ELLE au nonagénaire, ou encore l'écrivain Philippe Delerm, l'un de ses poulains.
Parmi les invités qui s'étendront et s'épancheront prochainement à leur tour dans Le Divan de Marc-Olivier Fogiel, on trouve Béatrice Dalle (le 2 février) et un Cyril Hanouna particulièrement ému (le 9 février). Karin Viard, Franck Dubosc, Pierre Bergé, Françoise Hardy et Dominique Farrugia se succéderont sur le divan rouge jusqu'au début du printemps.
Joachim Ohnona