Ils vont tenter ce que la télévision française n'a jamais osé faire. Jean Dujardin et ses deux potes, Gilles Lellouche et Guillaume Canet, s'apprêtent à investir la chaîne cryptée pour un équivalent hybride de Saturday Night Live, le grand show comique américain qui réunit chaque semaine sur NBC une pléiade de stars. Jean Dujardin, à l'origine du projet, dit avoir eu l'idée du concept lors de son passage au SNL pour la promotion de The Artist. L'acteur, alors en train de charmer le public américain, voit son film auto-parodié, au côté de la délicieuse Zooey Deschanel.
Jean Dujardin goûte alors au rendez-vous culte qui attire des millions d'Américains chaque samedi soir. De retour en France, il en parle à ses deux potes. Viens alors de naître Le Débarquement. Alors que la première de ce spectacle-événement sera diffusée ce vendredi 18 janvier soir, en direct sur Canal+, Jean Dujardin et Gilles Lellouche mesurent tout le chemin parcouru dans les colonnes du Parisien. "Notre seule charte, c'était de mettre nos ego à la porte", confie l'acteur oscarisé pour The Artist. Une règle qui a permis de mettre en place ce que Dujardin définit comme "un grand barnum, très élaboré" qui se veut aussi décomplexé que son confrère américain, même si les sketches ne porteront pas sur l'actualité politique et culturelle. "On avait envie de faire totalement libre et un peu solaire, sans rien à vendre", raconte Gilles Lellouche, avant d'ajouter qu'en "répétition, [il avait] 12 ans et demi".
S'amuser semble être le maître mot pour Le Débarquement. Pour préparer ce direct historique pour Canal+, il a fallu sept mois de préparation et réunir 34 comédiens (dont Marion Cotillard, les Kaïra, Alexandra Lamy ou encore Laurent Lafitte) selon les exigences des agendas de chacun, près de 200 costumes et 150 techniciens pour graviter sur une soixantaine de décors, le tout dirigé par le directeur artiste et humoriste Alex Lutz. Un beau challenge à relever, le petit écran français n'ayant pas d'émission ressemblant de près au Débarquement. Pour cela, il faut remonter à il y a plus de vingt ans, lorsque Les Nuls rendaient hilares plusieurs milliers de spectateurs.
Si succès il y a, Le Débarquement ne devrait pas en rester là. Mais pas pour autant passer à la conquête ensuite. "Avec autant de guests, on ne pourrait en faire que deux dans l'année", calcule Jean Dujardin. L'autre hypothèse serait de voir naître un "Petit Débarquement, avec moins de décors et d'invités" et une présence plus régulière dans le programme télé. En attendant de voir ce fantasme devenir réalité, Jean Dujardin profite de son rêve américain. Un rêve qu'il ne voit pas se poursuivre. Soulignant le "bonheur absolu" de tourner avec Martin Scorsese et Leonardo DiCaprio (pour The Wolf of Wall Street), Jean Dujardin n'ose imaginer son avenir à Hollywood, et pas seulement pour un souci de langue : "La greffe ne prend pas. J'aime tellement jouer en français, faire des trucs dans mon pays, je ne vois pas pourquoi je partirais là-bas." A la bonne heure !
Retrouvez ce soir "Le Débarquement" sur Canal+ à 20h45