Le Parisien a sorti l'information le 15 janvier 2022. Une plainte pour tentative d'agression sexuelle a été déposée par une ancienne journaliste de RMC et BFMTV (qui préfère rester anonyme) à l'encontre de Jean-Jacques Bourdin. Interrogé par le même média au lendemain de la réunion de crise de samedi matin, le directeur général de BFMTV Marc-Olivier Fogiel n'a pas échappé à des questions sur le sujet.
L'homme de 52 ans a appris comme tout le monde les accusations dont fait l'objet l'interviewer vedette de la chaîne d'info. C'était ainsi "la surprise" pour Marc-Olivier Fogiel qui n'a jamais "rien entendu de cet ordre-là" concernant Jean-Jacques Bourdin. "Ensuite, nous avons regardé posément et calmement les choses. Jean-Jacques, avec qui nous avons échangé, dément. À ce stade, rien de nous conduit à modifier les choses à l'antenne. Nous ne devons céder à aucune pression. Nous ne sommes pas des auxiliaires de justice. Au parquet d'analyser la plainte. De notre côté, nous nous sommes dit que la position la plus responsable était de diligenter une enquête interne. À l'époque, la plaignante n'en avait pas fait part. On verra ce qu'il en ressort", a-t-il confié. Et de préciser qu'ils ne minimisait pas cette accusation, pas plus qu'ils ne lui donnait une "dimension disproportionnée". A la suite de "Me Too", les RH d'Altice (qui détiennent BFM et RMC) ont bel et bien dû s'occuper de deux affaires du même ordre, mais rien concernant l'époux d'Anne Nivat.
"La position du groupe est très claire. Il n'y a rien qui empêche Jean-Jacques Bourdin de faire son travail. Une simple plainte ne justifie pas le fait de disqualifier quelqu'un", a poursuivi Marc-Olivier Fogiel. Jean-Jacques Bourdin continuera donc bel et bien d'être à l'antenne et donnera ainsi le coup d'envoi de sa nouvelle émission politique La France dans les yeux mardi, avec pour première invitée Valérie Pécresse. Contactée dimanche, la candidate du parti LR à l'élection présidentielle de 2022 a confirmé qu'elle maintenait sa présence. "Sous réserve d'éléments nouveaux corroborant ces accusations, auquel cas la participation de Valérie Pécresse à cette émission serait clairement posée", a précisé son équipe.
Pour l'heure, l'avenir de Jean-Jacques Bourdin pour la saison prochaine n'a pas encore été décidé. Comme ses autres collègues, son contrat s'arrête en juin. Marc-Olivier Fogiel n'en discutera avec lui qu'une fois l'élection présidentielle passée.
Pour rappel, les faits dont est accusé Jean-Jacques Bourdin remonteraient à octobre 2013, lors d'un séjour en Corse. A l'époque, la jeune femme en question était poste à BFMTV et était âgée de 25 ans. A l'instar du présentateur, elle était invitée par Alain Weill au concours de pétanque Open de Calvi. Elle a accepté de s'y rendre avec son frère, malgré sa relation "extrêmement tendue" avec l'homme aujourd'hui âgé de 72 ans. Au second jour, alors qu'elle se baignait à six heures du matin, Jean-Jacques Bourdin l'aurait rejoint et aurait fini par la saisir par le cou pour tenter de l'embrasser, à plusieurs reprises. Par la suite, l'interviewer lui aurait envoyé "des mails et des SMS insistants" dans les mois qui ont suivi. Des accusations qu'il dément. "Je connais cette personne, et j'ai travaillé avec elle. Je reconnais m'être baigné avec elle dans la piscine de cet hôtel, a répondu l'animateur, sous le choc, selon nos confrères. Mais je n'ai jamais tenté de l'embrasser de force, ni elle, ni jamais personne d'autre", a-t-il répliqué. La plainte a été déposée mardi 11 janvier à Paris, au commissariat du XVIe arrondissement.
Jean-Jacques Bourdin reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.