Devant le dialogue de sourds qui s'est installé entre la direction d'iTÉLÉ (groupe Canal+) et ses journalistes, la rédaction de la chaîne d'information en continu vient d'envoyer un message fort et sans équivoque à ceux qui ont acté l'arrivée de Jean-Marc Morandini à l'antenne le 19 octobre prochain avec le programme médias Morandini Live, diffusé entre 18h et 19h.
Les journalistes d'iTÉLÉ ont en effet décidé de voter une motion de défiance contre leur direction pour convaincre de l'impact négatif que constituerait pour la chaîne son arrivée : Jean-Marc Morandini a en effet été mis en examen pour corruption de mineur et corruption de mineur aggravée et fait actuellement l'objet d'un contrôle judiciaire dans l'affaire des échanges de SMS avec un mineur et de la séance photo – toujours avec un mineur – à son domicile. Sans compter que l'autre enquête, celle entourant la web-série Les Faucons, est toujours en cours... Il a d'ailleurs été entendu à ce sujet.
Dans ce contexte, les journalistes ont voté à 92,2% la motion de défiance – il s'agit de la deuxième en l'espace de quatre mois – contre leur direction. Sur 191 inscrits, 154 journalistes se sont mobilisés face à la question suivante : "Au vu des dernières décisions prises, notamment l'arrivée de Jean-Marc Morandini, faites-vous confiance à Serge Nedjar (directeur de la chaîne) et Virginie Chomicki (directrice adjointe) pour diriger iTÉLÉ, pour faire progresser les audiences ?" Seuls trois votes n'ont pas approuvé la défiance, et 5,8% des votants ne se sont pas prononcés. La chaîne d'information, contactée par l'AFP mardi 11 octobre, n'a pas souhaité réagir à cette motion de défiance.
Pour rappel, c'est le 7 octobre dernier que le groupe Canal+ officialisait, via un communiqué de presse, l'arrivée de Jean-Marc Morandini à l'antenne d'iTÉLE d'ici à quelques jours. Une annonce qui avait d'autant plus surpris qu'il y a une quinzaine de jours, les représentants de la Société des journalistes (SDJ) annonçaient aux salariés que la direction avait renoncé à sa venue. Ce changement de cap soudain a inévitablement provoqué la colère de la SDJ. "L'arrivée de Jean-Marc Morandini est inacceptable", avaient réagi ses membres, évoquant l'impossibilité d'associer leur image à celle d'un producteur de série érotique sur le net (Les Faucons) inquiété par plusieurs enquêtes.
La direction avait alors riposté en invoquant la présomption d'innocence, "droit essentiel de la démocratie".
Jean-Marc Morandini reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture finale du dossier pénal.