En pleine guerre ouverte entre la rédaction d'iTÉLÉ et sa direction, voilà que Les Inrocks viennent de faire de nouvelles révélations dans l'affaire Jean-Marc Morandini. Rappelons que l'animateur de 51 ans a déjà été mis en examen pour corruption de mineur aggravée et placé sous contrôle judiciaire il y a quelques semaines.
Alors que l'animateur est censé débarquer ce lundi soir à 18h sur la chaîne avec l'émission médias Morandini Live et que la grève fait rage au sein de la rédaction depuis quelques heures pour empêcher cette venue, nous apprenons grâce à nos confrères (qui appuient des informations du Point) qu'un nouveau témoin a été entendu par les enquêteurs de la brigade de protection des mineurs dans le cadre de l'enquête pour "corruption de mineurs" et que cette audition aurait apporté "plusieurs éléments importants pour la suite puisque le mode opératoire est identique à celui des autres plaignants".
Selon Les Inrocks, avant même les castings de Ken Park et ceux des Faucons, Jean-Marc Morandini aurait fait passer des castings scabreux à de jeunes hommes dès le début des années 2000. C'est via le site Génération Gay (qui regroupait des photos de jeunes gens dénudés, des petites annonces et des tchats coquins), dont il était actionnaire et propriétaire via sa société Tout est net, que l'animateur aurait reçu des jeunes hommes dans les anciens locaux de MFM Radio (la station appartenant au groupe LV&CO qui a aussi absorbé Génération Gay en juin 2000) à cette époque.
L'un d'entre eux, récemment entendu par les enquêteurs et dont l'audition a été confirmée de source judiciaire, a raconté sa rencontre avec Jean-Marc Morandini il y a seize ans, en septembre 2000, alors qu'il avait tout juste 18 ans : "C'était le début du web et j'ai découvert une annonce qui expliquait rechercher des modèles pour un site internet." Et de poursuivre sur sa rencontre avec Jean-Marc Morandini dans les locaux déserts de MFM, durant un week-end : "Il a dit qu'il n'avait pas de temps à perdre avec des jeune indécis, qu'organiser un séance photo demandait des moyens techniques et financiers et qu'il devait donc s'assurer qu'on n'allait pas se dégonfler. Qu'il cherchait 'de jeunes beaux garçons sans tabou et sans limites, prêts à faire ce qu'on leur demanderait, prêts à aller jusqu'au bout'. L'animateur aurait ensuite demandé au jeune homme de se déshabiller, puis de se masturber. Et le nouveau témoin de poursuivre le récit de sa rencontre : "Tout en baissant son pantalon il m'a demandé de venir lui faire une fellation. J'avais peur. Je ne pouvais de toute manière pas fuir étant enfermé dans la radio, ni hurler étant seul. Tout cela s'est joué en quelques secondes dans ma tête. J'étais petit, je pesais 40 kg à peine, et il était face à moi, imposant comme un ogre. Il a éjaculé sur moi, a pris un mouchoir pour s'essuyer, et m'en a tendu un pour me laver à mon tour."
Le jeune homme aurait notamment prouvé sa "collaboration" avec l'animateur grâce à sa fiche de paie de l'époque pour une séance photo qui s'est effectivement déroulée ultérieurement. Il est certain que ces actes et cette façon de faire ne sont pas pénalement condamnables : le jeune homme était majeur au moment des faits et il n'avait pas été contraint physiquement. Mais le modus operandi est récurrent puisque les deux mineurs qui ont porté plainte racontent des scènes assez similaires... C'est d'ailleurs la défense choisie par la direction d'iTÉLÉ : ces actes-là ne sont pas pénalement répréhensibles. Les annonceurs apprécieront...
L'avocate de Jean-Marc Morandini, Axelle Schmitz, a indiqué face à ces nouvelles révélations : "Jean-Marc Morandini n'entend pas s'expliquer médiatiquement, a fortiori, aujourd'hui sur ces éléments. Il conteste la moindre commission d'une quelconque infraction pénale. On ne peut que constater et déplorer que cette publication intervienne le jour de son retour programmé à l'antenne."
Jean-Marc Morandini reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture finale du dossier pénal.