Alors que la 42e cérémonie des César va le mettre à l'honneur le 24 février et qu'un cycle de cinéma lui est dédié sur Canal+, Jean-Paul Belmondo est plus que jamais sous les projecteurs. A 83 ans, l'un des monstres sacrés du cinéma français., César du meilleur acteur en 1989 pour son rôle dans Itinéraire d'un enfant gâté de Claude Lelouch s'est confié dans les pages du Figaro Magazine. Un entretien où sa gaieté et son regard pertinent et positif sur le monde qui l'entoure font un bien immense.
Plusieurs acteurs qui s'inscrivent dans la filiation de Jean-Paul Belmondo témoignent pour le Figaro Magazine, et pas seulement l'incontournable Jean Dujardin. Monica Bellucci, Michel Hazanavicius, Alice Taglioni, Guillaume Canet, Jérôme Commandeur, Sandrine Kiberlain et bien sûr, son fils Paul Belmondo, (à qui l'on doit le documentaire Belmondo par Belmondo) nous décrivent le film de Bébel qui les a le plus marqués. Mais l'As des As se confiera aussi avec bienveillance et lucidité sur les époques, celle de sa jeunesse comme celle d'aujourd'hui.
Avec tendresse, Jean-Paul Belmondo mettra tout d'abord les choses au clair : ne lui demandez pas de choisir ses films préférés parmi ceux qui seront diffusés sur Canal+ du 18 au 23 février : "Comme mes enfants, j'aime tous mes films, même les ratés !"
Alain Delon et lui étaient souvent comparés et cela continue aujourd'hui. Le Figaro Magazine souligne ainsi qu'on dit souvent que le héros de Plein soleil n'a pas d'héritier, contrairement au Professionnel : "Delon avait une image triste, sérieuse, solitaire. Moi, j'étais plus gai et les gens préfèrent la gaieté. Mais c'est en cela que nous avons toujours été complémentaires."
A la différence d'autres acteurs de sa génération, Bébel se distingue aussi par le fait qu'il n'est pas nostalgique : "Certaines personnes de ma génération ont pour habitude de dire que le cinéma est fini. Moi, je ne crois pas que ce soit vrai. Le cinéma a changé, c'est certain, mais il vit ! Avec mon ami Charles Gérard, nous allons au cinéma deux fois par semaine. Récemment, j'ai vu Dalida et La La Land. Le film de Damien Chazelle est différent des comédies musicales de l'âge d'or d'Hollywood, mais c'est intéressant."
Les acteurs aiment le succès. Ceux qui prétendent le contraire mentent.
Jean-Paul Belmondo se souvient du passé sans mélancolie mais avec plaisir, rappelant les bêtises qu'il faisait : "Sur L'Homme de Rio, c'était un jeu qui consistait à jeter par la fenêtre les lits et les armoires qui se trouvaient dans la chambre du voisin." Tout en étant lucide sur le monde actuel souvent cruel - "Aujourd'hui, les gens sont moins gais. Il faut dire que l'on assiste à des choses horribles depuis quelques années..." - et sur les hommes politiques qui n'ont pas la prestance d'un De Gaulle, mis à part peut-être Jacques Chirac, "qui, humainement, était bien, vivant, généreux". Sa franchise se double de gaieté encore une fois quand il parle de ses fiertés : "Mes succès. Car les acteurs aiment le succès. Ceux qui prétendent le contraire mentent. D'un point de vue personnel, avoir cette belle famille autour de moi et en être le patriarche me comble en permanence."
En lisant ses paroles, on ne pouvait qu'être sûr qu'il se remettrait de son terrible AVC de 2001, lui qui est doté d'une immense détermination et d'une volonté de fer, nourrie par sa passion pour la vie.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans Le Figaro Magazine du 10 février