Jeudi 28 mars, Françoise Bettencourt-Meyers, son époux Jean-Pierre et leurs fils Nicolas et Jean-Victor étaient réunis à la Sorbonne pour la cérémonie donnée en l'honneur des Prix L'Oréal-UNESCO. Une cérémonie à laquelle l'héritière L'Oréal, Liliane Bettencourt, n'a plus assisté depuis deux ans.
Depuis le 17 octobre 2011, la femme la plus riche du monde est sous la triple tutelle de sa fille et de ses petits-fils. Dans son coeur, Jean-Victor tient une place particulière : pendant longtemps, il était le seul lien entre sa grand-mère et sa mère. Le jeune homme, qui aura 27 ans le 29 avril, est aussi chargé d'assurer la tutelle à la personne par le tribunal. Il passe beaucoup de temps auprès de sa grand-mère, qu'il a également remplacée au conseil d'administration de L'Oréal il y a un an, devenant ainsi le plus jeune administrateur d'une société du CAC 40. Le clan semble enfin apaisé après des années de lutte intestine. L'enquête sur la vaste affaire Bettencourt, déclenchée par la plainte pour abus de faiblesse de Françoise Bettencourt-Meyers contre le photographe François-Marie Banier, est à peine bouclée : après la mise en examen de Nicolas Sarkozy, le juge Gentil a annoncé jeudi avoir terminé l'instruction. L'épais dossier est entre les mains du parquet, qui dira qui doit être jugé, qui doit bénéficier d'un non-lieu... Les juges pouvant toutefois passer outre ces réquisitions.
Hier soir à la Sorbonne, devant un parterre prestigieux où l'on pouvait croiser la journaliste Anne-Sophie Lapix et Maurice Lévy, PDG de Publicis, Jean-Victor assistait donc avec ses parents et son jeune frère Nicolas à cette prestigieuse cérémonie qui permet à la société de rayonner autrement. En 2007, d'ailleurs, a été créé la fondation L'Oréal qui chapeaute désormais ces prix créés en 1998, sous l'impulsion du professeur Christian de Duve, Nobel de médecine en 1974, présent hier soir. Les Prix L'Oréal-UNESCO pour les femmes et la science distinguent cinq chercheuses qui ont contribué au progrès scientifique. Le niveau est particulièrement élevé : Elizabeth Blackburn et Ada Yonath, lauréates en 2008, ont reçu en 2009 l'une le Prix Nobel de médecine, l'autre le Prix Nobel de chimie. À ces cinq prix d'excellence, s'ajoutent quinze bourses décernées à de jeunes doctorantes aux recherches prometteuses.
Sur scène, pour accueillir les lauréates, Irina Bokova, directrice générale de l'UNESCO, et Jean-Paul Agon, PDG de L'Oréal et président de la fondation. Pour animer la soirée, la journaliste de France Télévisions Elizabeth Tchoungui, qui vient d'annoncer sa grossesse. Sur scène se sont succédé les heureuses gagnantes venues des quatre coins du globe : le professeur Marcia Barbosa, lauréate de l'Amérique latine pour ses travaux sur l'eau ; le professeur Pratibha L. Gai, du Royaume-Uni, lauréate pour ses perfectionnements apportées aux microscopes électroniques ; l'Américaine Deborah S. Jin, professeur qui a mis au point une méthode pour refroidir les molécules à une température proche du zéro absolu, levant ainsi un obstacle qui freinait la communauté scientifique depuis des années ; le professeur Reiko Kuroda, lauréate pour l'Asie-Pacifique, pour ses recherches sur la chiralité (le fait d'être gaucher ou droitier) au niveau de la molécule ; le professeur nigérian Francisca Okeke, lauréate pour l'Afrique et les États arabes, pour ses études de l'atmosphère.
Félictations aux, peut-être, futurs Nobel !