Il serait faux de dire qu'Harvey Weinstein n'a harcelé les femmes qu'à l'aide de ses grosses mains baladeuses. Il a également essayé de manipuler bon nombre d'entre elles pour en tirer avantage, à l'exemple de Jennifer Aniston. Si l'héroïne de la série Friends affirme n'avoir jamais été victime d'actes réellement terribles – dont les accusations planent depuis la fin de l'année 2017 –, elle a expliqué qu'elle avait été la cible d'une demande très insistante de la part du producteur, en 2005, alors qu'elle travaillait sur le film Dérapage, de Philippe Laroche, avec Vincent Cassel.
Cette même année, Georgina Chapman, l'ex-femme d'Harvey Weinstein, lançait sa marque Marchesa et avait sérieusement besoin d'un coup de pouce. "Je me rappelle qu'elle venait de dévoiler sa première ligne de vêtements, raconte Jennifer Aniston au magazine Variety. C'est là qu'il est venu me voir à Londres alors qu'on tournait. Il m'a dit 'Ok, donc j'aimerais que tu portes une de ses robes à l'avant-première'. J'ai regardé le catalogue, mais à l'époque, ce n'était pas ce que c'est maintenant. Ce n'était pas fait pour moi." Le problème, c'est que, malgré leurs relations cordiales, la comédienne de 50 ans n'a pas voulu céder à cette pression vestimentaire.
Qu'est-ce qu'il aurait pu faire ?
"Il insistait, poursuit Jennifer Aniston. 'Tu dois porter cette robe.' C'est la seule manière dont il m'a harcelée. Je lui ai répondu que non, je ne la mettrais pas. Qu'est-ce qu'il aurait pu faire ? Se rapprocher de moi et me forcer à l'enfiler ?" L'actrice en est sortie indemne et a pu choisir la toilette idéale pour fouler les tapis rouges. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Le 5 mai 2019, Paz de la Huerta, qui affirme avoir été violée par Harvey Weinstein à deux reprises, a été hospitalisée d'urgence à cause de son état fébrile et "suicidaire". Le procès, qui devait s'ouvrir le 9 septembre 2019, a été reporté de quatre mois jusqu'au 6 janvier 2020. Aux dernières nouvelles, le producteur plaide toujours non coupable.