En 1912, l'écrivain américain Edgar Rice Burroughs levait les yeux vers le ciel et imaginait John Carter, un soldat de la guerre de Sécession décédé et mystérieusement réanimé sur le sol de Mars, une planète rouge déchirée par la violence et sur laquelle il trouve la rédemption. Un siècle plus tard, le héros du Cycle de Mars passe une nouvelle frontière avec la superproduction John Carter - un blockbuster Disney en 3D à 250 millions de dollars.
Dans une autre vie, John Carter aurait été célébré comme le tout premier film d'animation - le projet est tombé à l'eau quelques années avant Blanche-Neige et les sept nains (1937) - et aurait certainement changé la face du cinéma animé, mené par les contes de fées. À la place, l'univers de Burroughs a discrètement inspiré la science-fiction moderne, et nombre de cinéastes se sont cassé les dents en planchant sur l'adaptation, dont John McTiernan (Piège de cristal), Robert Rodriguez (Planète Terreur) et Jon Favreau (Iron Man).
Curieusement, c'est un spécialiste du cinéma d'animation qui a hérité de la lourde tâche de porter le guerrier au cinéma. Après Le Monde de Nemo (2003) et Wall-E (2008), Andrew Stanton passe le cap du cinéma de chair et abandonne les pixels avec ce blockbuster attendu et redouté, précédé d'une triste buzz avant même que le montage ne soit bouclé - dépassement de budget, tournage de nouvelles scènes, changement de titre pour éviter le lien avec le fiasco Milo sur Mars.
Pourtant, le réalisateur explique qu'il rêve de ce film depuis son enfance bercée par John Carter et ses combats lointains. Mystérieuse et spectaculaire, légère et épique, l'aventure est à la hauteur de l'étiquette Disney, qui a invité en exclusivité Purepeople.com à l'avant-première du film à Londres. L'occasion de rencontrer la superstar Taylor Kitsch et la princesse Lynn Collins, accompagnés du fantastique Willem Dafoe et de quelques hommes musclés.
Alors que John Carter sort dans les salles du monde entier, les yeux du monde entier sont tournés vers le succès attendu au box office, condition sine qua none pour pouvoir continuer l'aventure spatiale. Car une fois la princesse de Mars sauvée, le soldat devrait prolonger la saga avec Les Dieux de Mars et Le Seigneur de la guerre de Mars - et ainsi clore l'épopée culte dans une trilogie événement. De quoi rendre un bel hommage à ce héros méconnu et déjà culte.
John Carter, en salles depuis le 7 mars.
Geoffrey Crété - merci à Clémentine Isaac