Miossec et Johnny Hallyday ont débuté leur collaboration en 1999 sur l'album de tous les records Sang pour sang. À l'époque, le Breton avait écrit deux textes sur ce disque composé et réalisé par David Hallyday et plus gros succès de Johnny à ce jour. Les deux artistes se retrouvent en 2012 pour L'Attente, un immense succès critique et public – leur chanson 20 ans décroche même la Victoire de la musique pour la chanson originale de l'année. Quand Mon pays c'est l'amour – déjà plus de 1 million de ventes – est mis en chantier, Miossec fait naturellement partie de l'équipe d'auteurs du rockeur... Mais l'expérience s'avérera moins gratifiante.
Dans une longue interview accordée à Paris Match, à l'occasion de la sortie de son album Les Rescapés, Miossec évoque Back in L.A., un titre de Mon pays c'est l'amour dont il a cosigné le texte : "Ce n'est pas ce que j'ai fait de mieux pour Johnny. Le refrain existait déjà quand on m'a demandé de travailler dessus. Alors j'ai fait les couplets. Mais je pensais que pour 'services rendus' on me laisserait un peu plus de marge. Mais non. Je me suis retrouvé en compétition avec d'autres auteurs... On m'a pris pour le paysan du coin qui n'avait pas son mot à dire. Travailler avec Johnny, c'était un brai boulot, ça demandait beaucoup d'implication. Et puis je suis assez fier de lui avoir fait L'Attente, une chanson sur son public qui l'avait déserté à l'époque. Ce titre lui a permis de revenir. Après j'ai écrit De l'amour et Mon coeur qui bat en studio avec Yodelice [Maxim Nucci]. Des morceaux qu'il aimait. Je pensais dont qu'il y aurait une certaine reconnaissance du ventre. Mais elle n'est pas venue."
À l'arrivée, ça représente beaucoup d'argent
Il y a presque un an dans Les Inrockuptibles, Miossec expliquait que travailler pour Johnny Hallyday était profitable à tous points de vue : en termes de revenus, bien sûr, mais de statut également. Johnny vous faisait changer d'envergure en tant qu'artiste : "Comme ses disques passent moins à la radio, [cela ne rapporte] pas autant que ça a dû rapporter à une époque. Mais c'est compensé par les droits Sacem sur les concerts. Et à l'arrivée, ça représente beaucoup d'argent. (...) À l'époque de Sang pour sang, par exemple, ça m'a permis de jeter entièrement à la poubelle un album que je venais d'enregistrer et dont je n'étais pas content. Ça m'a permis de rattraper ma connerie en payant de ma poche." Et Miossec d'ajouter : "Ça a changé non seulement ma situation financière mais aussi ma place dans la société. Tout de suite, les regards changent quand on écrit pour lui. Je suis devenu... respectable. Ça donne de chouettes rencontres avec ses fans. Ces dernières années, j'ai pris un malin plaisir à amener à ses concerts des amis totalement réfractaires. Les voir se prendre une bonne claque est à chaque fois un plaisir."
Retrouvez l'intégralité de cette interview dans Paris Match, en kiosque le 15 novembre 2018.